Sahel burkinabè : Et si on se parlait ???!!!......
Sahel burkinabè : Et si on se parlait ???!!!......
Depuis fin 2015 et au début de 2016, le Burkina Faso s’est peu à peu installé dans un cycle de violences terroristes. Si aujourd’hui l’ensemble du pays ne semble plus à l’abri, avouons que le Sahel burkinabè est encore plus meurtri dans sa chair. Au début, cette violence sans visage avait un mode opératoire, qui même ignoble, semblait être portée par des individus externes ou des individus internes mais qui se sont mis au ban de la société à travers ces actes et ces actions. Mais le comble, c’est que ce mode opératoire utilisé par des «individus armés et non identifiés», semble s’être mué si ce n’est déjà pas le cas. Et c’est là où le bât blesse et c’est effectivement là également où réside le véritable danger.
D’attaques furtives et dérobées, le danger a pris la face et le nom «d’affrontements intercommunautaires». Avant-hier, Gasseliki ; hier Sikiré ; aujourd’hui Arbinda. Sans compter Yirgou, dans le Centre-Nord. Remarquez que toutes ces attaques dans toutes ces localités visent un et même mobile : Dresser, les unes face aux autres, des communautés qui ont vécu de façon pacifique sur des mêmes espaces et ce, de façon millénaire pour certaines d’entre elles. Après donc des attaques qui appelaient une réponse et des ratissages des éléments des Forces de Défense et de Sécurité, les obscurantistes ont malheureusement innové en créant des troubles et en dressant les communautés les unes contre les autres. Si à Yirgou dans le Centre-Nord et à Gasseliki dans le Sahel, la volonté funeste était de dresser les Mossé contre les Peul, à Arbinda et à Sikiré, le dessein était de vouloir dresser les Mossé et surtout les Fulsé d’une part et les Peul d’autre part. Et malheureusement l’entreprise semble sur les rails de la prospérité. Nous touchons du bois, mais imaginez un seul instant, si l’étincelle se propageait entre les. Sonrhaï et les Peuls ? Entre les Peuls et les Touaregs ou Keltamatcheks ? Ce n’est pas aussi exclu que les autres communautés soient dressées les unes contre les autres sans qu’on entende parler de Peul.
Ce serait dommage, très dommage et ce serait en ce temps, toute la région du Sahel qui serait partie en lambeaux.
C’est donc pour conjurer un tel funeste sort que nous invitons les uns et autres à des échanges pour vite stopper cette spirale. Sahéliennes, Sahéliens, et si on se parlait ? Et si on se retrouvait en l’espace d’une semaine ou tout le temps qu’il faudra pour se parler ; pour chercher ensemble les voies et moyens de stopper cette macabre allure et colmater les brèches ? Et si on se parlait pour ensemble trouver les leviers à actionner afin de pouvoir sauver ce qui peut l’être encore ? Nous savons que tout le monde ne pourra pas prendre part à ces échanges. Nous savons aussi que leur mise en branle rencontrera plus d’un obstacle, mais si toutes et tous nous étions animés de la même volonté de trouver une solution ou des solutions pour éviter ce qui se profile à l’horizon, nous sommes sûrs que nous y parviendrons. Et puis qu’on se comprenne et qu’on ne se méprenne. Appeler à des échanges inter filles et fils du Sahel ne veut pas dire les accuser d’être des terroristes ou des complices des terroristes. Le terrorisme n’a ni d’ethnies ni de zones. Cette invite aux échanges vise à trouver un mécanisme pour stopper ces affrontements intercommunautaires qui, si rien n’est fait, iront crescendo. Maintenant, si en stoppant ces affrontements intercommunautaires, on parvenait ainsi à donner un coup d’arrêt au terrorisme, ce serait tant mieux pour tout le monde.
Pour revenir abriter ces échanges, la ville de Dori semble la mieux indiquer du fait de sa position de capitale régionale et du fait aussi de sa centralité géographique par rapport aux autres villes sahéliennes. Toutefois s’il se trouvait que c’est Djibo, Gorom-Gorom ou Sebba qui s’y prête le mieux, le problème ne se pose nullement à notre avis. Même si c’est le chef-lieu d’une commune rurale ou un village, si les conditions d’une telle rencontre s’y trouvent, pourquoi pas ? L’essentiel est ailleurs.
Pour ce qui concerne les participants, on trouvera certainement des places pour les leaders ; qu’ils soient religieux, coutumiers, politiques ou associatifs. La presse ne sera certainement pas oubliée. En plus de ce beau monde, il faudra adjoindre des participantes et des participants qui ne soient pas des leaders. Nous voulons parler des participantes et des participants tirés au pif au sein des communautés et des villages pour étoffer les débats. Les rencontres qui ne réunissent que les leaders ont montré leurs limites. Et pour la réussite de ces échanges, une fois désignées ou désignés, les participantes et les participants seront tenues et tenus par une charte ou par un règlement, de se déshabiller de leurs atours politiques avant d’accéder au lieu des échanges. Bref.
Sahéliennes, Sahéliens, où que vous vous trouviez, réfléchissez sur ces propositions et améliorez-les de vos belles et bonnes idées.
Une fois de plus, qu’on se comprenne et qu’on ne se méprenne. En parlant des échanges inter filles et fils du Sahel, nous ne sommes pas en train d’appeler à une partition du pays. Loin de là. Et d’ailleurs l’Etat burkinabè, notre Etat, sera impliqué à toutes les étapes. Les ressortissants des autres régions qui sont au Sahel seront également impliqués. En plus, si le Sahel est aujourd’hui stabilisé, ce sera une épine de moins aux pieds de l’Etat. Et puis la même expérience pourrait être menée ailleurs et ce, ultérieurement ou concomitamment au Sahel. Pourquoi pas ?!
En tout cas, nous sommes convaincus d’une chose : Il faudra vraiment se parler. Et urgemment d’ailleurs. Plus tard risque d’être ou sera même très tard, voire trop tard.
Que Allah nous garde et nous guide
Que Allah bénisse le Burkina Faso et l’univers tout entier.
Hama Hamidou DICKO
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