Le Persévérant

Burkina Faso – Niger : A la découverte du Groupement Local de Coopération Transfrontalière Sahel Tillabéri.

Le Burkina Faso et le Niger sont deux pays liés comme on le dit trivialement, par l’histoire et la géographie. Et pour pérenniser ces liens séculaires, plusieurs outils et instruments multilatéraux ou bilatéraux sont mis en place et entretenus. Sont de ces outils et instruments, le Groupement Local de Coopération Transfrontalière Sahel Tillabéri ou le GLCT-ST. Mais c’est quoi au juste le GLCT-ST ? Quels sont ses objectifs et autres moyens d’action ? Bref ce sont là, entre autres, les questions que le blog Le Persévérant a voulu élucider en allant à la rencontre de Hama Zakariaou Diallo, le Secrétaire Permanent du GLCT-ST. Par ailleurs Secrétaire Permanent de la section du Sahel de l’Association des Municipalités du Burkina Faso, AMBF-Sahel, c’est dans son bureau sis au Secteur N°2 de Dori qu’il nous a reçus ce jeudi 16 septembre 2021 aux alentours de 16 heures 30 minutes. Échange.....

Le Persévérant : Veuillez vous présenter à nos lectrices et à nos lecteurs.

Hama Zakariaou Diallo : Je suis Hama Zakariaou Diallo, Secrétaire Permanent du GLCT-ST, entendez par là, le Groupement Local de Coopération Transfrontalière Sahel Tillabéri.

Le Persévérant : Parlez-nous du GLCT-ST.

Hama Zakariaou Diallo : Le Groupement Local de Coopération Transfrontalière Sahel Tillabéri est une faîtière des collectivités territoriales situées sur la bande frontalière du Niger-Burkina. Le GLCT-ST est né de la volonté commune de ces collectivités qui sont liées par des relations séculaires. C’est donc un cadre d’échanges et de coopération. Comme c’est un cadre qui regroupe les régions du Sahel au Burkina Faso et de Tillabéri au Niger, ce cadre a pris l’appellation GLCT-ST.

Le Persévérant : Le GLCT-ST a vu le jour quand ?

Hama Zakariaou Diallo : Il faut dire que, et de façon officieuse, c’est depuis 2008 que cette idée existe. Mais ce n’est que le 10 juillet 2019 qu’un accord-cadre a signé pour aboutir à la création officielle du GLCT-ST le 06 août 2019 à Niamey à travers la signature de la convention de sa mise en place.

Le Persévérant : Mais pourquoi le GLCT-ST se limite-t-il uniquement entre le Niger et le Burkina Faso tout en sachant qu’il y’a également le Mali qui fait frontière avec ces deux pays ?

Hama Zakariaou Diallo : C’est en fait un processus en cours et qui est appelé à grandir. Pour l’instant, nous avons estimé de partir sur cette base et tout récemment, les 10, 11 et 12 juillet 2021, nous avons tenu une Assemblée Générale pour relire les textes afin de pouvoir prendre en compte le Mali qui a également plusieurs communes qui sont sur la bande frontalière, que ce soit du côté Burkinabé ou du côté Nigérien.

Le Persévérant : Quels sont les objectifs que vous poursuivez à travers le GLCT-ST ?

Hama Zakariaou Diallo : A ce niveau, il faut dire que nous sommes vraiment ambitieux. Nous avons déjà réalisé notre PTDL, le Plan Transfrontalier de Développement Local qui est un arrimage des Plans Locaux de Développement des différentes collectivités territoriales membres. Notre objectif global, c’est donc de promouvoir, de soutenir, d’encourager et de coordonner la coopération transfrontalière tout en veillant à la mise en œuvre des projets communs dans les domaines relevant de la compétence de nos membres. De façon spécifique, nous entendons promouvoir des projets transfrontaliers relevant des domaines communs de compétences ; développer les équipements communs, le cas échéant, mutualiser les services dans l’espace transfrontalier ; promouvoir, faciliter et soutenir la formation des réseaux transfrontaliers. Toujours et de façon spécifique, nous escomptons assurer un rôle d’impulsion, d’accompagnement, de plaidoyer/lobbying afin de favoriser la réalisation de projets transfrontaliers ; mobiliser les ressources financières ; accompagner les États dans la sécurisation de l’espace et participer à des échanges d’expériences de la coopération transfrontalière à l’échelle nationale, africaine ou internationale.

Le Persévérant : Mais est-ce qu’une commune de cet espace peut ne pas y adhérer ?

Hama Zakariaou Diallo : Tout à fait. C’est pourquoi il est fait obligation à chaque commune de valider son adhésion à travers la tenue d’une session avec approbation des conseillers municipaux.

Le Persévérant : A quoi comptez-vous vous atteler dans l’immédiat ?

Hama Zakariaou Diallo : Dans l’immédiat, c’est de favoriser la coopération transfrontalière et faire en sorte que les communes membres puissent émerger. Nous comptons également mettre en application le PTDL et des Plans Locaux de Développement. C’est vrai qu’il y’a la donne sécuritaire qui nous impacte négativement, mais nous avons foi et espoir. C’est vrai aussi que le Burkina Faso va entrer à un moment donné dans une période électorale pour les élections de proximité et le Niger vient d’en sortir, mais après, tout va rentrer dans l’ordre et nous espérons mettre en branle nos activités programmées.

Le Persévérant : Quels sont les moyens sur lesquels vous vous basez ?

Hama Zakariaou Diallo : En terme de moyens humains, il y’a tous les acteurs des 17 communes membres, il y’a nos partenaires comme ProGEF et le projet 3 Frontières. Nous pouvons également compter sur le dynamisme du Bureau Exécutif du GLCT-ST qui est présidé par le Maire de Téra. Sans oublier que le GLCT-ST, c’est une superficie de 25.822 km2 avec 433 villages administratifs et 13 secteurs.

Le Persévérant : Quel mot avez-vous pour se dire à la revoyure ?

Hama Zakariaou Diallo : Aux populations, je demanderai d’accompagner le GLCT-ST qui est là pour elles. Nous leur demandons également d’être résilientes et de s’approprier les activités du GLCT-ST qui entend œuvrer pour le bien-être commun. A vous, je vous dis merci beaucoup pour l’opportunité que vous nous offrez de nous exprimer et de présenter le GLCT-ST. Cela tombe à merveille car au GLCT-ST, nous comptons communiquer mieux et plus.

Propos recueillis et transcrits par Hama Hamidou DICKO.

Crédit photos :

Hama Hamidou DICKO