HISTOIRES DE VIES Réalités vécues
HISTOIRES DE VIES
Réalités vécues
Cette histoire est une réalité. Elle a été relatée par l’un des acteurs en guise d’hommage à son ami, qui hélas, n’est plus de ce monde. C’est Bouakari Zonou ou Zonou Bouakari qui rend hommage à feu Dr Seydou Sanon. J’ai décidé, avec l’accord de Bouakari Zonou de reprendre l’histoire, espérant que des émules en naissent de sa lecture, dans son domaine ou dans un autre. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Bouakari Zonou et feu Dr Seydou Sanon se sont connus en janvier 1975 au quartier Bolomakoté de Bobo-Dioulasso. « J'étais en 1ère année d'infirmier. C'était lui qui rafistolait mes tenues blessées. Un jour, il m'a demandé s'il pouvait de temps en temps, jeter un regard sur mes cours de médecine, d'anatomie, de chirurgie etc...» Relate Bouakari Zonou. Et ainsi débuta ce qui sera une carrière exceptionnelle. Avec son Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires de l’époque, feu Dr Seydou Sanon sera admis au concours. En 1978, Zonou et feu Dr Sanon se retrouveront à Gaoua. « Seydou Sanon y était en poste et moi j'arrivais pour un stage en labo. Il m'a fait quitter mon pied-à-terre pour son domicile. Il me dit qu'il voulait tenter le Brevet d’Etudes du Premier Cycle. Il a souhaité que je l'encadre en Français et Anglais » se souvient Bouakari Zonou. Feu Dr Seydou Sanon sera admis avec brio et le fera savoir par lettre, à Zonou qui était en poste à Boromo. En 1981, avec son BEPC, feu Dr Seydou Sanon optera de perdre son salaire au profit d’un pécule en se présentant au concours direct des Infirmiers d'Etat. Il retrouvera Bouakari Zonou qui y était admis comme professionnel.
En 3e année, le Pr. Hilaire Tiendrébéogo demande à rencontrer les deux camarades Sanon et Zonou. « Nous y sommes allés sans la moindre idée. Il nous a suggéré de faire le test d'entrée à l'Ecole Supérieure des Sciences de la Santé (ESSSA). Ce test a eu lieu pendant que nous étions tous en stage communément appelé milieu rural. Lui est allé mais moi non » se souvient Bouakari Zonou. Et c’était reparti pour huit ans sur les bancs pour feu Dr Sanon. Les deux amis se perdront de vue. « Le seul cadeau que j'ai pu lui offrir en son temps, était un des derniers ouvrages médicaux, intitulé "Médecine 2000". Il a failli même le refuser n'eût été mon insistance, certainement à cause de sa valeur car je l'avais obtenu au prix de 104.000 Francs CFA » relate Bouakari Zonou. Entre temps, et suivant les exigences du Diplôme d'Etudes Supérieures, feu Dr Seydou Sanon sera obligé de se présenter au Baccalauréat qu’il réussira sans coup férir en candidat libre. Ainsi, et après son Doctorat de médecin généraliste, il fera sa spécialisation en chirurgie à Abidjan, en République de Côte d’Ivoire.
D’apprenti-couturier, le voici devenu Médecin-Chirurgien. Il ouvrira plus tard à Ouagadougou, une "petite clinique" comme il aimait à l'appeler.
Dix-sept ans plus tard, les deux amis se retrouveront à Koudougou où Bouakari Zonou était en poste. « Le contact venait d’être renoué jusqu'à ma retraite et à la sienne » précise Bouakari Zonou.
Une semaine avant qu'il ne quitte ce monde, feu Dr Seydou Sanon avait appelé pour s'informer sur la situation de Nouna, chef-lieu de la province d’origine de Bouakari Zonou. C'était le dernier contact. Quel parcours !!! Reposes en paix combattant et que ton exemple de combativité et de persévérance puisse faire des émules.
En attendant, nous sommes aujourd’hui, samedi, le 16 décembre 2023. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.
Texte de Bouakari Zonou ; repris et réadapté par Hama Hamidou Dicko
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