Le Persévérant

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Situation nationale au Burkina Faso: le regard de Dieudonné Sawadogo, un sénior de Nouna

                                                                           SITUATION NATIONALE DU BURKINA FASO.

                                                                                        Le regard d’un sénior de Nouna.

Le Burkina Faso traverse une période charnière de son histoire. Cette situation a amené et continue d’amener les uns et les autres à se prononcer. Dieudonné Sawadogo de Nouna s’intéresse lui, au sort fait à Ouezzin Coulibaly. Voilà ce qu’il nous a dit lorsque nous l’avons rencontré ce vendredi 28 novembre 2014 à Nouna.

«Je ne comprends franchement pas le Burkina Faso».  C’est par ces propos que Dieudonné Sawadogo nous a accueillis ce matin du vendredi 28 novembre 2014. Agé de 75 ans M. Sawadogo vit à Nouna depuis 1956, au Secteur N03 de Nouna où se trouve son atelier de menuiserie. Tout d’abord, c’est avec joie et nostalgie qu’il se rappelle de la période des indépendances. «Je me rappelle surtout de Ouezzin Coulibaly, ce digne fils de l’ex-Haute Volta. Il a abandonné des postes juteux pour venir se consacrer à l’avenir de son pays qu’il voulait bâtir à l’instar de la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët Boigny». Animé d’une émotion perceptible, Dieudonné Sawadogo, ce menuisier chevronné de formation, nous a raconté dans le détail prêt, son adhésion au parti de l’éléphant. «Moi, je suis allé au Rassemblement Démocratique Africain (RDA) du vivant de Ouezzin. Après sa mort, je me suis rendu compte que le parti se mourait. J’ai pris la ferme décision de le réveiller dans cette partie du Burkina Faso». Et M. Sawadogo de nous narrer les difficultés et autres pires dangers auxquels il a fait face en son temps. «Je ralliais Nouna-Tougan-Toma-Dédougou et Solenzo à vélo. Je ne le faisais pas pour l’argent mais pour l’amour de ma patrie, ma conviction politique et ma confiance en Ouezzin Coulibaly à qui je voulais éviter une seconde mort, politique celle-là». Au fil du temps, M. Sawadogo dit ne plus comprendre son parti politique. «Depuis l’avènement de l’ère de Blaise Compaoré, les partis politiques sont devenus un fonds de commerce» s’est désolé Dieudonné Sawadogo. «Au fur et à mesure qu’on s’éloignait de l’époque et des convictions de Ouezzin Coulibaly, j’ai compris que nos leaders politiques nous monnayaient pour des avantages matériels et financiers» a déclaré M. Sawadogo pour qui ce qui est arrivé actuellement au Burkina Faso était prévisible. «A chacune de nos rencontres, j’attirais l’attention de nos leaders face au danger de leur position hybride. A chaque fois on m’a répondu que le parti ne soutiendra pas une quelconque modification de l’article 37. Mais c’est au dernier congrès que j’ai compris que nous avions été dupés. Et c’est ce qui a conduit à ma démission du parti. Malgré leurs multiples relances, surtout de Me Gilbert Noël Ouédraogo, je suis resté sur ma position et voilà que l’histoire me donne raison aujourd’hui et nous sommes nombreux à avoir prévenu. Pour preuves, la section de Bobo-Dioulasso était déjà divisée» a témoigné Dieudonné Sawadogo. Parlant de son retour dans un parti politique, M. Sawadogo dit attendre de voir clair car il ne voit aucun parti qui incarne réellement de nos jours, ses aspirations «surtout pas ces partis politiques qui achètent leurs adhérents». Abordant la situation actuelle, Dieudonné Sawadogo ne désespère du Burkina Faso. «Le Burkina Faso va repartir sur de bons pieds maintenant si et seulement si les autorités actuelles tiennent bon et se mettent sur la bonne route jusqu’au bout. Et vous verrez que tous les pays qui nous entourent reviendront prendre l’exemple chez nous au Burkina ici car notre pays, le Burkina Faso, sera le meilleur de l’Afrique comme au temps du Capitaine Président Thomas Sankara» s’est-il convaincu. Pour ce faire, il faudra, et foi de M. Sawadogo, que les nouvelles autorités se mettent à tout nettoyer sans «regarder les faces des gens pour rendre propre à nouveau le Burkina Faso». L’un des regrets de Dieudonné Sawadogo, réside dans l’oubli qu’il constate et qui est fait à Ouezzin Coulibaly. «Je ne comprends pas le Burkina Faso. Comment peut-on venir fêter ici sans évoquer en abondance le nom de ce digne fils de la région et du pays tout entier. A Nouna ici, je me suis vainement battu pour que l’unique rond-point qui est là puisse porter le nom d’Ouezzin Coulibaly. Sans succès, jusque-là. Je n’entends pas trop parler d’Ouezzin Coulibaly pendant que la fête de l’indépendance se tient ici, à Dédougou» s’est désolé notre interlocuteur. Pour conclure, Dieudonné Sawadogo, ce menuisier chevronné installé au Secteur N03 de Nouna, souhaite que la main protectrice de Dieu continue de se poser sur le Burkina Faso.

                                                                                 Hama Hamidou DICKO                                                                                                                                   

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                                                               E-mail: dick2h@yahoo.fr// hhdicko@gmail.com



07/12/2014
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