PROGRAMME D’URGENCE POUR SAHEL. Voici où se situe l’urgence.
La piste qui va de Gorom-Gorom à Tin Akoff, à 135 km au Nord de Dori.
Photo : Hama Hamidou DICKO.
PROGRAMME D’URGENCE POUR SAHEL.
Voici où se situe l’urgence.
L’insécurité a fini par faire son petit lit au Sahel burkinabè. Petit à petit, la psychose s’est installée. C’est vrai que la capitale Ouagadougou n’est pas aussi à l’abri, par conséquent tout le pays, mais la zone la plus touchée reste le Sahel burkinabè. Qui est responsable ? Tout le monde, mais surtout l’Etat dont le rôle régalien est d’assurer la sécurité des burkinabè et l’intégrité du territoire. Pour ce qui a été présenté comme une réponse au péril terroriste, le gouvernement burkinabè a lancé ce jeudi 3 août 2017, à Tongomayel, dans la province du Soum, le Programme d’Urgence pour le Sahel. Si ce PUS d’une valeur estimative de 455 milliards de Francs CFA est à saluer, son usage, si l’on n’y prend garde, risque de laisser plus d’un, pantois et sur la faim. Que faire ou comment s’y prendre pour sécuriser le Sahel burkinabè, c’est là toute la question. A mon humble avis, voici ce qu’il faut faire prioritairement. Je vais scinder mon propos en deux sous parties. D’abord, le volet infrastructures routières. On a beau polémiquer sur la réalisation et l’entretien des routes au Burkina Faso, je suis convaincu et je reste sur ma position. Il nous faut nous attaquer à la problématique des routes au Sahel. Je sais par avance que certains me traiteront de rêveur. Effectivement, je rêve du développement harmonieux de mon pays et dans la paix. Et pour ce faire, les routes ci-dessous doivent nécessairement être bitumées. Il s’agit de Dori – Djibo ; Dori – Gorom-Gorom ; Dori – Sebba ; Dori – Falangountou ; Gorom-Gorom – Markoye ; Gorom-Gorom – Tin Akoff ; Gorom-Gorom – Déou en passant par Oursi ; Gorom-Gorom – Sikiré – Arbinda ; Djibo – Nassoumbou ; Djibo – Baraboulé. On me répondra que ce volet est déjà pris en compte par ce PUS. Mais là où le danger nous guette, c’est quand les entreprises chargées du volet se contenteront juste de gratter ces routes et parler d’entretien routier. Les routes du Sahel n’ont pas besoin d’entretien car pour être entretenues, ces routes doivent exister d’abord. Les routes n’existent pas au Sahel. Donc il faut les créer et les bitumer. Si c’est pour faire des pistes rurales, là nous ne serons pas sortis de l’auberge. On pourrait aussi ouvrir et bitumer une grande route circulaire qu’on pourrait dénommer la «Sahélienne» et qui ira de Baraboulé à Sebba en passant par Nassoumbou ; Déou ; Tin-Akoff ; Markoye ; Falangountou ; Seytenga et Titabé.
Autre volet très important, celui de la fixation des jeunes dans leur terroir. A ce niveau aussi, on a beau jaser, il faudra réellement encourager et financer les jeunes qui s’investissent dans l’élevage et ses dérivés ; dans l’agriculture et ses dérivés notamment la maraîcher culture, surtout en saison sèche. Contrairement aux idées reçues, il y’a de l’eau au Sahel pour mener à bien des activités de jardinage. Dans ce volet comme dans celui des infrastructures routières, le Burkina Faso doit franchement aller au charbon et éviter le faire semblant qui jusque-là, avait plombé notre avancée réelle. On me demandera pourquoi penser aux routes et comment le goudron pourra-t-il stopper les terroristes ? C’est simple. C’est parce que les zones du Sahel squattées par ces sans foi ni loi sont des zones très peu fréquentées par le trafic. Et pourtant les populations ont envie de se mouvoir. Et même que ces populations se meuvent malgré les difficiles conditions de déplacements. Si les routes susdites sont bitumées, la fluidité du trafic empêchera les terroristes d’avoir la tranquillité dont ils ont besoin pour penser, concevoir et exécuter leurs machiavéliques plans. C’est parce que certaines parties du Sahel sont actuellement des no man’s land que ces gens se permettent tout ce qu’ils font actuellement. Rappelons-nous que le Nord Mali et le Nord Nigeria baignaient dans un délaissement et un délabrement à nuls autres pareils. Donc, le goudron, c’est-à-dire, de bonnes routes, c’est une bonne option pour faire face au terrorisme.
J’entends déjà certains contempteurs et certaines contemptrices dire que ce sont là des projets pharaoniques. Mais bien sûr que ce sont des projets pharaoniques !!! Ne dit-on pas, «aux grands maux, les grands remèdes» ? Pour faire face au terrorisme qui est aussi une entreprise pharaonique car de dimension mondiale, il nous faut agir grandement. Le saupoudrage ne sera jamais payant. D’autres me diront que ce n’est pas seulement le Sahel qui mérite une telle attention. Ils diront même que c’est du régionalisme. Libre à chacun de penser. Mais je suis convaincu que si par malheur, le Sahel venait à tomber dans l’escarcelle des terroristes qui le harcellent à travers leurs actes sans foi ni loi ; je suis donc sûr disais-je que la physionomie du Burkina Faso changerait. Je suis sûr que si la psychose gagne du terrain à Dori, à Djigo, à Falangountou, à Djibo, à Titabé, à Tin- Akoff, à Déou, à Tangagari et autres Markoye et Sebba, ce ne sont pas Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouahigouya, Fada N’Gourma et autres Banfora ou Samorogouan qui dormiront sur leurs deux oreilles.
Et surtout qu’on ne me parle pas du coût. Le Burkina Faso ne viendrait certainement pas à chiffrer son développement et le bien-être de sa population. Mais je précise que, tout en misant sur ces volets et même sur d’autres, nous devrons maintenir intact la pression sécuritaire que le Burkina Faso mène actuellement sur le terrorisme et ses adeptes. Et remarquez que je n’emploie pas le mot DJIHADISTE mais plutôt le mot TERRORISTE qui sied et qui évite tout amalgame. Bref.
Ce sont mes idées. On peut les prendre, les améliorer peut-être et les appliquer. On peut aussi décider de les balayer du revers de la main. De toutes les façons, l’avenir nous jugera toutes et tous, surtout sur ce que nous avons entrepris ou fait pour faire face aux problèmes que vivent nos semblables à une époque donnée de notre parcours terrestre. Les 455 milliards de Francs CFA du PUS semblent trop dispersés. On parle de beaucoup de choses à réaliser avec une si petite somme. Pour, moi, petit individu, c’est une somme faramineuse. Mais comparée à la liste des travaux que compte mener le Burkina Faso dans son Sahel, cette somme se retrouve dérisoire. C’est pourquoi, je dis et je maintiens, que, l’urgence se trouve au niveau des routes et de l’occupation saine de la jeune le tout combiné à une surveillance sécuritaire accrue.
Que ALLAH veuille et veille.
Qu’IL nous grade et nous guide.
Qu’IL bénisse le Burkina Faso, l’Afrique, l’Univers tout entier et tout ce qui s’y trouve.
Hama Hamidou DICKO
Tel (00226) 70.68.09.74// (00226) 78.28.13.98// (00226) 74.85.40.90
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