La Guinée ? Un pays ambigu
LA GUINEE ?
Un pays ambigu
La République de Guinée ou la Guinée Conakry défraie actuellement la chronique. Cette chronique est due au fait que toutes et tous se posent des questions sur ce qui s’y passe. Et si beaucoup se posent des questions, peu ont la réponse. Voilà pourquoi je dis que la Guinée est un pays ambigu.
Cette ambiguïté remonte à l’époque de l’Almamy Samory Touré. Il fera de la libération de l’Afrique, du moins de sa partie occidentale de la présence du colon Blanc, son cheval de bataille. La preuve il était venu jusqu’à Bobo-Dioulasso, dans ce qui deviendra la Haute-Volta puis le Burkina Faso. Il finira par être capturé et déporté, victime d’une trahison de son entourage, selon ce qui se dit. Ambiguïté pour quelqu’un qui voyait large mais dont l’entourage rêvait petitement.
L’ambiguïté de la Guinée se poursuivra avec celui qu’on dit être un descendant de l’Almamy Samory Touré. Ahmed Sékou Touré, j’ai nommé. Très volontariste pour certains, mégalomane pour d’autres, il décida d’accorder à la Guinée la liberté que lui promettait l’Almamy Samory Touré. Ainsi, dès 1958, en avance sur ses pairs de l’époque il dira préférer la liberté dans la pauvreté à l’esclavage dans l’opulence. La Guinée sera indépendante mais l’autonomie ne sera pas au rendez-vous. Et cela est dû au fait des filles et des fils de la Guinée. Ainsi, ce pays qui avait tout pour réussir, va sombrer, dans une incompréhension générale et généralisée. A l’isolement s’ajoutera une certaine chape de plomb et la Guinée se mettra en apnée. Ambiguïté.
Cette ambiguïté se prolongera et atteindra son apogée avec l’arrivée du Général Lansana Conté en 1984. Les hommes politiques Guinéens passeront presque par toutes les étapes : indifférence, opposition, mouvance, parti au pouvoir. Souvent, certains opposants farouches se retrouveront dans le sérail gouvernemental pendant que d’autres prendront le chemin inverse et les choses ambiguës reprenaient de plus belle. Quant à l’armée guinéenne, on ne saurait compter le nombre de ses mutineries, de ses réels ou fictifs coups d’Etat. Le Général Conté tiendra son timon. Jusqu’à….
Jusqu’à son décès à l’occasion duquel décès le Capitaine Dadis Camara se révélera être le plus rapide et le plus audacieux pour prendre le pouvoir. Nous sommes en 2008. L’ambiguïté pris une autre tournure. Les cartes guinéennes se brouillèrent davantage à tel point que Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ce médecin militaire, censé sauver des vies, tentera d’ôter celle de Dadis, accusé de déviationnisme par certains cercles.
L’ambiguïté restera chevillée à la Guinée. L’intérim est confié au Général Sékouba Konaté. Il fera de son mieux mais les cartes guinéennes resteront impénétrables pour beaucoup de lecteurs. Tout de même, une élection est organisée dans la foulée.
Beaucoup se mirent à rêver d’une Guinée compréhensible d’autant plus que c’est un opposant de carrière qui venait d’accéder à Sékou Touréya, le palais présidentiel guinéen en 2010. Hélas, le Professeur Alpha Condé, celui-là qui fut une quinzaine d’années, dirigeant de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France, ne pourra pas dissiper cette ambiguïté. Au contraire, ce sera presque le summum. Et en 2021, c’est une autre tournure.
En effet, depuis le vendredi 17 septembre 2021, le Colonel Mamadi Doumbouya, cet ancien Légionnaire de l’armée française devenu récemment Général, a pris les rênes de la Guinée. Hélas, jusque-là, l’espoir tant attendu tarde à pointer et à se pointer.
La Guinée ? Un pays ambigu, vous dis-je. Vivement que le gouvernement que s’apprête à former le tout nouveau Premier Ministre Amadou Oury Bah puisse apporter l’éclaircie tant souhaitée.
En attendant, nous sommes aujourd’hui, mercredi, le 28 février 2024. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.
Hama Hamidou DICKO.
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