Le Persévérant

KONANKOÏRA DANS LA KOSSI.

La découverte d’un corps en putréfaction crée une multitude de questions.

Qu’est-ce qui s’est réellement passé à Konankoïra? Cette question taraude actuellement plus d’un dans ce village de la commune urbaine de Nouna, situé à une vingtaine de Km au Nord de Nouna, sur la route menant au Mali via Bomborokuy et Djibasso. En effet, l’émoi y règne toujours et ce, depuis la découverte du corps d’une aide-ménagère en putréfaction à quelques 07 Km dudit village. Tout a commencé le vendredi 24 avril 2015 lorsqu’une dame a envoyé sa «bonne» à environ 200 mètres de son domicile pour chercher du tamarin sur un arbre à l’entrée du village.  Selon nos sources, l’aide-ménagère serait âgée d’environ 13 à 14 ans et aurait quitté le domicile patronal aux environs de 08h pour cueillir du tamarin. Elle n’en reviendra plus jamais, du moins pas vivante. Après avoir quitté la cours, elle serait restée en brousse jusqu’à la nuit. Sa patronne, qui est un agent de l’Etat dans cette localité, n’aurait rien dit, ni à ses collègues, ni aux autorités. Le samedi 25 avril 2015, ne voyant toujours pas «sa bonne» revenir, elle aurait demandé l’aide des élèves pour «une battue» afin de retrouver les traces de son aide-ménagère. Toujours rien. Prenant la mesure de la situation, un de ses collègues lui aurait suggéré d’aller faire une déclaration auprès des autorités compétentes, notamment la Police ou la Gendarmerie. Cette déclaration ne sera pas faite jusqu’à la découverte du corps en état de putréfaction de l’aide-ménagère. Cette découverte est intervenue le lundi 27 avril 2015 aux alentours de midi. Selon nos sources, c’est la Police de Barani qui aurait fait les constatations d’usages. Des témoins de l’enlèvement du corps disent ne pas comprendre beaucoup de choses. Tout d’abord, la bonne avait été envoyée à environ 200 mètres du village. Mais son corps a été retrouvé à environ 07 km du village. Autres éléments intrigants: le corps de la fille était tout nu. Son pagne et son habit se trouvaient de part et d’autre du bitume conduisant à la frontière, via Bomborokuy et Djibasso. Une de nos sources nous a déclaré ne pas comprendre le fait que le corps ait mis tout ce temps avant d’être découvert. «Actuellement, il y a beaucoup du monde en brousse. Les gens sont en train de défricher leurs champs. Comment se fait-il que personne n’ait vu le corps pendant tout ce temps et de surcroit, juste à côté d’une grande route internationale» s’est interrogé notre interlocuteur. Après la découverte du corps, un autre problème s’est posé. Malgré la présence en nombre de tricycles dans le village, personne ne voulait conduire le tricycle transportant le corps. Il a fallu qu’un collègue de la patronne de la malheureuse «bonne» se décide à conduire le tricycle transportant le corps. Finalement l’enterrement est intervenu ce mardi 28 avril 2015 en présence de ses parents venus du Mali voisin. Il faut préciser que la défunte aide-ménagère est originaire d’un village malien, juste à la frontière avec le Burkina. Selon ce qu’on nous a dit, les parents de la défunte après avoir écouté la version des faits sur la mort de leur enfant, sont rentrés dans leur village tout en se remettant à Dieu. Toutefois, la Police de Barani est déjà sur l’affaire et la patronne de la défunte serait convoquée pour des besoins de l’enquête. En attendant l’épilogue de cette histoire macabre, les commentaires vont bon train à Konankoïra, à Nouna et dans d’autres contrées de la Kossi.

Hama Hamidou DICKO

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