Le Persévérant

ADMINISTRATION BURKINABE

Doyen, Grand frère et Kôrô : Quand le cynisme se le dispute à l’hypocrisie.

Précisons que ce post ne porte pas sur la société dans son ensemble. Il porte plutôt sur le cas spécifique de l’administration burkinabè. En effet, il n’est pas rare d’entendre des termes : Doyen, Grand frère, Kôrô. Avant d’aller loin, je vais souligner quelques exceptions.

L’une des exceptions, ce sont ces personnes qui utilisent ces termes sans arrière-pensée. Ils disent Doyen, Grand frère, Kôrô, dans la pure tradition africaine, juste l’expression du respect. Chapeau !!!

L’autre exception, ce sont les corps habillés. Là-bas aussi, on entend très facilement, surtout le terme Doyen. Tu me diras que N’GAOUW, pourquoi je fais une exception pour les corps habillés ?! Je te dirai que j’en fais exception puisque je ne suis pas assez instruit dans leurs logique et pratiques. Donc point de N’GAOUW qui tienne !!!

Une petite ou une sous exception. C’est mon cas. Personnellement, j’ai deux personnes que j’appelle Grand frère dans l’administration. Et toutes ces deux personnes m’appellent, sans arrière-pensée, Petit frère. L’une est dans ma hiérarchie et l’autre est à peu près au même niveau que moi. Il y’a une troisième personne que j’appelle Kôrô parce que ce dernier m’appelle affectueusement Dôgô, Petit frère en Dioula. Donc, sans m’excuser, je fais l’exception puisque c’est de gaîté de cœur et sans arrière-pensée.

Mais pour certaines personnes, l’usage de ces termes Doyens, Grand frère et Kôrô ne sont rien d’autres que du cynisme doublé de l’hypocrisie. Ces personnes te lanceront ces termes, non pas par pur respect africain, mais plutôt pour te dire qu’à cet âge, tu devrais être dans la hiérarchie, tu devrais administrativement progresser. Comme si les uns et les autres avaient les mêmes réalités. Ces personnes, ont leur patronne, patron ou chef de service qui est effectivement leur grande sœur ou grand frère d’âge mais ils s’empressent de lui servir tous les titres, précédés de la civilité Madame ou Monsieur. Il y’a certaines personnes, leur supérieur hiérarchique ou leur patronne, leur patron, est leur petite sœur ou leur petit frère d’âge. Ils ne les appelleront pas petite sœur ou petit frère qu’ils pour montrer qu’ils sont gérontes et par conséquent, ils méritent et exigent le respect qui va avec leur âge. L’un dans l’autre, ils usent des termes Madame, Monsieur avec le titre du service. Alors que les mêmes te diront qu’ils utilisent les termes Doyen, Grand frère, Kôrô, dans la pure tradition africaine. Soit, mais pourquoi ne pas en user partout ? Remarquez que le plus souvent, ces personnes ont un rictus aux coins des lèvres, le sourire narquois, le regard oblique. Bref.

Je vais donc m’arrêter là du moment où les ressentis, les visées et les visions sont divers, diversifiés et multiples. Doyen, Grand frère et Kôrô, des termes divers et diversement utilisés, vécus et ressentis. Pour moi, selon le ton et la gestuelle qui les accompagnent, ces termes dénotent d’une pure hypocrisie et d’un pur cynisme. Bref.

Nous sommes aujourd’hui, jeudi, le 02 janvier 2025. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.

   Hama Hamidou DICKO