COUPURES INTEMPESTIVES D’ELECTRICITE A DORI. La SONABEL cristallise les frustrations des populations.
COUPURES INTEMPESTIVES D’ELECTRICITE A DORI.
La SONABEL cristallise les frustrations des populations.
A Dori, l’électricité est devenue une denrée tellement rare que les usagers commencent à se demander l’utilité de la SONABEL. Pour comprendre la situation, nous avons essayé d’approcher la structure. Après plusieurs conditions, le chef du centre de la SONABEL de Dori nous a relaté ce qui se passe dans son centre. Voici le périple que nous avons effectué ce Mardi 20 Septembre 2016.
«Je suis allé au CHR de Dori pour une question de santé. C’était le Mardi 13 Septembre 2016. A ma grande surprise, je suis allé trouver tout le personnel de l’unité de soins en question, au dehors entre 9h et 10h. Il y’avait une coupure d’électricité. Mais mon étonnement s’est décuplé lorsque j’ai appris que le CHR de Dori n’a pas de groupe électrogène. Tout un CHR !!!» Très remonté, notre interlocuteur qui nous a révélé toute son inquiétude face aux coupures intempestives dans la ville de Dori mais également, face à une absence d’un groupe électrogène au CHR de Dori.
Approché, le CHR de Dori n’a pas voulu réagir officiellement mais une source anonyme nous a instruits un peu sur le problème. «Nous sommes nous-mêmes, victimes de ces coupures intempestives d’électricité constatée dans la ville de Dori» a introduit notre interlocuteur. Poursuivant ses explications, notre source nous fera savoir que ces coupures d’électricité engendrent d’énormes conséquences sur la vie et le fonctionnement du CHR de Dori. «Nous enregistrons des conséquences financières très énormes» nous a-t-il dit. «Notre groupe est un groupe relai qui ne peut pas tenir longtemps. Et il arrive qu’on se retrouve avec des coupures de longues durée» nous a-t-il informé tout en nous précisant que le groupe dont dispose le CHR de Dori consomme au moins 40 litres à l’heure. «Faites vous-mêmes le calcul» a continué notre interlocuteur. De ses explications, il est ressorti que le groupe du CHR «tombe souvent en panne». Pendant les périodes de panne du groupe, les conséquences sont grandes. «Il arrive que nous enregistrions de décès, surtout des personnes en réanimation, généralement au niveau des bébés. C’est vrai que tous les décès ne sont pas liés aux coupures d’électricité, mais lorsqu’il n’y’a pas d’électricité, les risques sont encore accrus» nous a asserté notre interlocuteur. «Même au moment où je vous parle, c’est notre groupe qui est en marche. Ce qu’il faut déplorer, c’est l’absence d’un programme précis de coupures d’électricité. Souvent la SONABEL nous prévient, mais même quand elle nous prévient, les moments et les durées des coupures ne sont pas respectés» s’est désolé notre vis-à-vis. Mais que compte faire le CHR de Dori pour pallier un tant soit peu cette situation, avons-nous demandé. «Il y’a des solutions qui sont envisagées et les choses bougent déjà. C’est vrai que sur place on ne peut pas tout changer, mais nous espérons que dès l’année prochaine, des solutions idoines seront opposées au problème d’électricité. Actuellement le budget est déjà bouclé, mais nous avons eu l’assurance que le budget prochain englobera une bonne partie de nos problèmes» nous a rassurés notre interlocuteur que nous avons quitté aux alentours de 9h45.
Mais que dit la SONABEL dans tout cela ? C’est ce que nous avons voulu savoir en allant à la rencontre de cette structure à 11h20. Accueil très tendu et plusieurs conditions à respecter. «Vous avez dix minutes mon ami car je suis très pris», nous a lancé le chef de centre au hall. Après avoir accepté les «dix minutes du chef de centre», nous voilà confrontés à une autre injonction. «Vous allez prendre des notes et non enregistrer ma voix. Si vous voulez enregistrer, je vous oriente vers le département communication de la SONABEL» nous a averti le chef de centre qui refusera catégoriquement de nous donner son nom. «Si on veut savoir le nom du chef de centre de Dori, on remontera et on le saura» nous nous sommes entendus dire. Une fois de plus, nous avons «encaissé» cet autre «diktat». Après toutes ces mises au point, nous avons introduit notre visite. «Qu’est-ce qui explique toutes ces coupures intempestives que vivent les populations de Dori et de ses environs ?» A cette question, le chef de centre de Dori se lancera dans une longue explication. «Avant la pointe de 2016, un groupe est venu de Dédougou pour désengorger et renforcer l’équipe de Dori», a-t-il commencé. De ses explications, on retiendra que plusieurs avaries sont venues frapper et endommager les machines de la SONABEL de Dori. «La production a pris un coup. D’une capacité de 1823 kilo watts, nous sommes retombés à 1000 kilos watts pour alimenter Dori, Gorom-Gorom, Markoye, Koria, Sampelga et Titabé» a-t-il listé tout en précisant que «sur les huit groupes fonctionnels, nous avons perdu cinq groupes». Mais la SONABEL de Dori a-t-elle un programme de délestage ? «A ce niveau, il y’a un problème» nous a dit notre interlocuteur qui dit éviter de faire un programme dont il aura la peine à suivre. «Avec tous ces groupes en panne, il nous est impossible de faire un programme car tout est devenu aléatoire» nous a précisé le chef de centre de Dori. Quant aux situations vécues par le CHR et l’ONEA, le chef de centre a ses explications. «L’ONEA a l’obligation de suppléer l’énergie servie par la SONABEL. Quant CHR, c’est vrai qu’il n’a pas une ligne particulière mais nous tentons de les privilégier au maximum. Le CHR nous a demandé de les alimenter au moins de 8 heures à midi et les nuits. Et même en cas de coupures, s’il y’a une urgence, le CHR nous appelle et nous volons à leur secours» nous a-t-il affirmé. En termes de perspectives, la SONABEL de Dori a un groupe en révision et un autre groupe en provenance de Boromo via Ouagadougou pour renforcer les groupes existants. «Ces groupes nous aiderons à faire face aux délestages à Dori» a conclu le chef de centre de la SONABEL de Dori. Vivement que cette situation soit résolue au bonheur des populations de Dori, de Gorom-Gorom, de Markoye, de Koria, de Sampelga et de Titabé. Et cela y va pour la sérénité, voire la paix. Et parlant de la paix, ce n’est le chef du centre qui nous démentira, lui qui lisait à notre passage, «Kant : Vers la paix perpétuelle». En attendant, il faut dire que le chef de centre a respecté sa parole. «Vous avez dix minutes mon ami» nous avait-il dit dès l’entame. Eh bien, l’entretien a duré dix minutes plie.
ENCADRE :
De ce petit périple pour réunir ce bout de papier, nous retenons le difficile accès à l’information, bien que les hommes de médias se soient déplacés vers les personnes sensées vous donner cette information. Quand on nous parle de nous tourner soit vers les directions ministérielles ou structurelles de communication pour avoir une information relative au vécu des populations sur le terrain, nous avouons qu’il y’a quelque chose qui ne va pas. S’il faut à tout bout de champ se référer à Ouagadougou, nous tombons franchement des nues. Nous qui pensions que le Burkinabè post-insurrectionnel avait acquis sa liberté d’expression. Allez à la recherche de l’information auprès des structures étatiques ou même souvent privées et vous serez édifiés. Vivement que cela change pour le bonheur de tous.
Hama Hamidou DICKO
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