AMADOU HAMA DICKO DIT DJAFAR. Infirmier Diplômé d’Etat à 54 ans.
AMADOU HAMA DICKO DIT DJAFAR.
Infirmier Diplômé d’Etat à 54 ans.
Il vient de décrocher son diplôme d’Infirmier Diplômé d’Etat à l’âge de 54 ans. Lui, c’est Amadou Hama Dicko dit Djafar. Et c’est ce fait qui nous a amenés à échanger avec lui. C’était ce vendredi 26 octobre 2018, à son domicile sis au secteur 3 de Dori. Causerie d’une matinée avec un impétrant atypique.
«Il n’y’a pas d’âge limite pour apprendre» nous a-t-il confié lorsqu’il nous a reçus à son domicile sis au secteur 3 de Dori, ce vendredi 26 octobre 2018. Et lui, c’est Amadou Hama Dicko dit Djafar. Né en novembre 1964, marié à deux épouses, Amadou Hama Dicko dit Djafar est père de 4 enfants dont un est en 3è année à l’université. «Je suis également éleveur» a-t-il ajouté tout en nous dévoilant d’autres pans de sa vie.
En fait, tout a commencé lorsqu’un coup de fil nous a invités à une cérémonie officielle de sortie des impétrants d’une école privée de santé située à Dori. «Je suis désolé parce que je suis pris. Mais dès que possible, je vous reviens» avons-nous précisé. Et c’est ce vendredi 26 octobre 2018 que cette entrevue a pu avoir lieu. «Je suis Amadou Hama dit Djafar. Je suis le président d’une association dénommée M’barren saachédji. Nous collections des sachets, mais cette opération s’est arrêtée parce que l’Etat n’en rachetait pas et nous ne savons pas pourquoi» a introduit Amadou Hama Dicko dit Djafar. Poursuivant, notre interlocuteur ajoutera : «Il serait judicieux que l’Etat combatte les sachets plastiques par l’interdiction de leur importation et de leur commercialisation» Parlant d’autres choses, Amadou Hama Dicko dit Djafar nous avouera s’être essayé au transport et à la gestion d’un dépôt pharmaceutique à Dori avant de tenter une autre aventure. En effet, et après une décennie dans le transport et une expérience empirique dans le domaine pharmaceutique, Djafar prend la route de l’immigration. Et c’est le Gabon qui l’accueillera. «J’ai passé quatre années au Gabon où j’exerçais le métier de soigneur» nous a-t-il révélé tout en précisant qu’il ne soignait que les étrangers du Gabon et non les Gabonais eux-mêmes. «Je ne pouvais exercer ouvertement parce que je n’avais pas les papiers officiels. Donc les gens venaient me demander des conseils en matière de produits pharmaceutiques» a-t-il spécifié.
De retour au pays, Amadou Hama Dicko dit Djafar observera une période d’hibernation. Et à la faveur de l’ouverture d’une école privée de santé à Dori, âgé de 51 ans à l’époque des faits, Amadou Hama Dicko dit Djafar n’hésitera pas à reprendre le chemin de l’apprentissage. «L’ouverture de cette école à Dori a été une opportunité que j’ai saisie. J’avoue que les choses n’ont pas été faciles. Il n’y’a pas ce que je n’ai vu ou vécu avec les autres apprenants de très loin, moins âgés que moi. Mais je me suis rabaissé. Comme je poursuivais un objectif, j’ai tout supporté. Et voilà aujourd’hui, je suis très satisfait car j’ai pu atteindre mon but. Tout est question de volonté et moi, je souffre de voir quelqu’un souffrir». Nous a-t-il confié d’un trait. Cette volonté et cet altruisme le conduiront d’ailleurs à organiser avec d’autres associations, une activité de soutien à la clinique du Dr Kenneth Arthur Elliot de Djibo. «Nous avons pu collecter du matériel et une somme de 500.000 Francs CFA à l’occasion de cette opération et nous sommes allés tout remettre à la clinique, à Djibo» a précisé Amadou Hama Dicko dit Djafar. Mais après une longue période de détention du Dr Kenneth Arthur Elliot, Amadou Hama Dicko dit Djafar est gagné par le dépit. «Vraiment cette situation nous dépasse. Le gouvernement doit faire quelque chose car actuellement à Djibo, ça ne va pas». Se désole-t-il. Néanmoins, il dit toujours continuer le combat. C’est d’ailleurs ce qu’il demande à la jeunesse sahélienne en particulier et burkinabè en général. «Si on me demande qui est le pauvre, je dirais que c’est le fils du riche qui est le pauvre. Le fils du pauvre, lui, il est déjà dans la pauvreté. Mais quand tu es né dans une famille aisée, c’est toi qui deviens le pauvre si tu ne te bats pas. Il ne faut jamais compter sur un héritage ; Il faut toujours se battre de par soi-même. Chacun d‘entre nous est champion quelque part. Mais seul ton combat pourra te révéler le domaine dans lequel tu excelles» a opiné Amadou Hama Dicko dit Djafar. «Il ne faut jamais baisser les bras». A-t-il conclu. Et il le dit si bien. Infirmier Diplômé d’Etat à 54 ans, il fallait le faire et Amadou Hama Dicko dit Djafar l’a réalisé. Bravo et bon vent à lui et à tous les optimistes du monde. En attendant, Amadou Hama Dicko dit Djafar compte investir son expérience partout où besoin sera. Bonne chance à lui donc.
Hama Hamidou DICKO
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