Cybercriminalité : Quand un escroc se fait arnaquer par sa victime.
Cybercriminalité : Quand un escroc se fait arnaquer par sa victime.
A.S est un étudiant dans une des filières d’une université du Burkina Faso. Lancé dans ses rêveries où il échafaudait des stratégies pour boucler en beauté son année académique, A.S, sera ramené à la réalité lorsqu’un message s’affichera sur son profil Facebook. Sans se douter, il venait d’être contacté par un cybercriminel. Confiant de son coup, l’escroc l’abordera comme on aborderait une connaissance. D’abord, il prend ses nouvelles. Jusque-là, tout va bien. A.S suit la conversation mais apportera tout de même une rectification lorsque l’escroc tentera de lui dire qu’ils ont fait une classe commune dans une ville burkinabè. Après un temps de break, l’escroc reviendra à la charge. Et c’est là que notre étudiant A.S commencera à flairer l’arnaque.
En effet, après un bref instant d’excuses, l’escroc reviendra avec une proposition de travail. La condition était qu’il lui envoyât le numéro de sa CNIB ; les références de son diplôme du Baccalauréat et un certain nombre d’informations pour vérification de son éligibilité. Sans coup férir, A.S lui enverra un faux numéro de CNIB ; des fausses références de son diplôme tout en dénaturant les autres informations demandées. Toutefois, A.S donnera son vrai numéro de téléphone. Pour simuler un temps de vérification, l’escroc mettra une journée pour lui revenir. Cette fois-ci, c’est une autre personne qui contactera A.S pour lui dire qu’il est retenu pour le job en question. Seulement pour l’ensemble des formalités, A.S doit réunir une somme de six cent mille (600.000) Francs CFA. «Je suis en province et je n’ai pas l’argent nécessaire. Ne peut-on pas me faire un rabais ?» Questionnera A.S. «Il faudra non seulement que tu viennes à Ouagadougou, mais il faudra également que tu t’acquittes de l’intégralité des six cent mille (600.000) Francs CFA» sera la réponse adressée à A.S. De négociations en discussions toujours sur appels et rappels téléphoniques de l’escroc, l’étudiant A.S se verra proposer un paiement par tranches de trois cent mille (300.000) Francs CFA en deux temps.
Voulant voir jusqu’où ira cet escroc, A.S marquera son accord tout en demandant le temps de contacter son grand frère orpailleur pour lui verser la première tranche de trois cent mille (300.000) Francs CFA. Pour l’escroc, A.S était dans la nasse. La date de sa venue à Ouagadougou est arrêtée de commun accord.
Le jour J, c’est presque l’appel de l’escroc qui réveillera A.S. «Je suis déjà à la gare pour le départ» rassurera A.S. Confiant, l’escroc prendra son mal en patience et au bout du temps qu’il a jugé suffisant à A.S pour rallier Ouagadougou, il rappellera A.S pour lui demander où il en était. «Je suis à l’entrée de Ouagadougou. Mais il se trouve que j’ai égaré ma pièce en cours de route et je suis bloqué au point de contrôle. Je dois obligatoirement payer une contravention et sur la somme nécessaire, il me manque deux mille (2.000) Francs CFA» se lamentera A.S. Ne se doutant pas qu’il était finalement le pigeon de l’étudiant, l’escroc lui proposera de rappeler son grand frère orpailleur pour résoudre la situation. «Malheureusement son numéro ne passe pas mais il m’avait rassuré que, dès je serai à Ouagadougou, dans la soirée, il me rappellera pour me transférer la première tranche des trois cent mille (300.000) Francs CFA et un peu d’argent de poche».
L’escroc ayant finalement mordu à l’hameçon de l’étudiant, lui fera un transfert de deux mille (2.000) Francs CFA que le bénéficiaire s’empressera d’aller récupérer dans un centre de mobile money. Plusieurs heures sans nouvelles de son ex-futur employé, l’escroc lui passera un coup de fil. «Mon ami merci pour ton coup de main. Je cherchais un peu d’argent ces deux jours. Tes deux mille (2.000) Francs CFA me permettront de tenir un bout de temps» lui répondra l’étudiant. Se rendant compte qu’il venait de se faire arnaquer, l’escroc garda un bout de temps le silence. Et quand il rappela A.S, c’était pour lui dire ceci : «C’est vrai que tu m’as bouffé deux mille (2.000) Francs CFA, mais tu m’as quand même ouvert les yeux».
A malin, malin et demi. Et comme quoi, ce n’est pas forcement partout et chez tout le monde qu’une tentative d’escroquerie peut passer. Toutefois, il faut faire preuve de beaucoup de prudence parce que les escrocs ont plus d’un tour dans leurs sacs et la cybercriminalité n’a pas fini de faire des victimes.
Hama Hamidou DICKO
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