Le Persévérant

Le Persévérant

Entretien avec Bouakari Zonou du PDS/Metba de la Kossi

Paysage politique de la Kossi.

«Je voyais le Général Bassolé jouer un rôle de médiateur au sein de l’armée burkinabè» dixit Bouakari Zonou du PDS/Metba-Kossi.

La ville de Nouna est généralement très bien connue pour son effervescence politique, même en période non électorale. Et cela semble s’accentuer ces derniers temps, surtout avec cette période de transition que notre pays, le Burkina Faso traverse actuellement. Pour prendre le pouls de la situation, nous avons rencontré un des nombreux leaders politiques de la cité du Numadu, ce Jeudi 30 Avril 2015. Président fédéral du PDS/Metba-Kossi, Bouakari Zonou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a accepté de répondre à nos questions portant entre autres, sur la vie politique à Nouna et accessoirement sur la candidature du Général Djibril Yipènè Bassolé, son «cadet de quatre ans», comme il le dit lui-même. Lisez plutôt.

 

Nous: Veuillez-vous présenter à nos lecteurs et à nos lectrices.

Bouakari Zonou : Je m’appelle Bouakari Zonou. Je suis le Président fédéral du PDS/Metba dans la Kossi.

Nous : Vous venez de conduire une délégation d’acteurs politiques de la Province de la Kossi chez le Haut-commissaire. Est-ce une visite de courtoisie, surtout que c’est un Haut-commissaire nouvellement arrivé dans la Kossi?

Bouakari Zonou : Merci de vous intéresser à nous. Je précise que c’est la Coordination provinciale des partis politiques de l’ex-CFOP qui a sollicité et obtenu une audience auprès de M. le Haut-commissaire. Nous avons été certes courtois, mais ce n’était pas encore une visite de courtoisie car nous y étions partie pour travailler.

Nous : Qu’avez-vous évoqué avec le Haut-commissaire?

Bouakari Zonou : Il s’est surtout agi de nos préoccupations dont certaines sont contemporaines à l’actuel Haut-commissaire et d’autres héritées de son prédécesseur. Mais comme l’administration est une continuité et surtout la situation actuelle de la Province exige que nous partions le voir.

Nous : Vous êtes partis le voir, mais que vous êtes-vous dits?

Bouakari Zonou : Pour la période contemporaine à l’actuel Haut-commissaire, nous pouvons énumérer trois points à savoir le rôle et la place de nos partis dans le système politique de son aire administrative. Pour nous, nous semblons avoir été écartés de la notion de  «forces vives» de la Province. Et le récent séjour du Gouverneur de la Région de la Boucle du Mouhoun est là à titre illustratif. En effet, à cette occasion, à l’exception de nos partis politiques, toutes les autres composantes de la société se sont amplement exprimées devant le Gouverneur dans un ordre bien décrit par le Maître de Cérémonie; par ailleurs interprète de ladite cérémonie. De façon pêle-mêle, nous avions suivi les messages des OSC, des coutumiers, des femmes, des jeunes, des religieux, de la presse et des éleveurs. Personne ne s’est offusqué de la présence ou non des partis politiques.

Nous : Est-ce une raison pour ne pas parler de visite de courtoisie?

Bouakari Zonou : Assurément, car nous nous sommes sentis très frustrés. Mais à l’issue de la rencontre que nous venons d’avoir avec le Haut-commissaire, nous nous sentons apaisés et moralement gonflés.

Nous : Vous parliez de trois points. Quels sont les deux autres?

Bouakari Zonou : En deuxième point, nous avons évoqué la marche du 07 Avril 2015 à Nouna. Nous avons dit à M. le Haut-commissaire que nous n’avions rien contre les marcheurs dont la plupart le faisaient pour la première fois alors que nous, nous en avons plein le bottes à telle enseigne qu’une autorité gouvernementale nous avait même suggérer de courir. Donc la forme légale ou illégale de cette marche ne nous intéresse pas, même si l’itinéraire a suscité une certaine curiosité, pour qui connait Nouna: CELPAC - Rond-point - Haut-commissariat - CELPAC et enfin devant la résidence du Chef de Canton. Nous avons montré à M. le Haut-commissaire que là où le bât blesse, c’est quand des lieux de culte en l’occurrence certaines mosquées se font le devoir de véhiculer des messages politiques partisans au détour d’un office et que des marchés soient arbitrairement sommés de fermer le jour de la marche. Cela s’est passé à Nouna. C’est dire que le vieux dicton «An ta mou an du yé» c’est-à-dire littéralement traduit «c’est à nous ce village», est loin de de tomber en désuétude.  Sur ce point, nous avons terminé par notre lecture sur des conséquences de tels comportements car notre province, de par sa spécificité géopolitique et au regard de ce qui se passe autour de l’enjeu électoral, pourrait être le point d’entrée ou l’épicentre de tentatives de perturbations diverses. En troisième point, nous sommes revenus sur le cas de la délégation spéciale de Nouna. Une délégation tellement spéciale qu’elle est truffée d’individus qui ont un pied dans la politique et l’autre dans les OSC. Dieu merci, nous n’avons que deux pieds seulement sinon... Lors de la composition de cette délégation spéciale, nous avions dépêché auprès de M. le Préfet, actuellement Président de la Délégation Spéciale de Nouna, nos camarades afin de l’aider à extirper le bon grain de l’ivraie. Apparemment, nous avions eu tort. Le pire n’était même pas le fait que M. le Préfet nous ait tendu la mauvaise oreille, mais que nos émissaires aient été dénoncés individuellement auprès des personnes que nous avions ciblées.  Pour preuves, des membres de la délégation spéciale ont rompu tout lien social avec certains de nos émissaires. En clair, ils ont su ceux qui faisaient partie de notre délégation dépêchée auprès du Préfet. Nous l’avons appris à nos dépends mais le Préfet aussi assumera toutes les conséquences de cette sourde oreille.

Nous : Et qu’en est-il des préoccupations antérieures à l’arrivée dans la Kossi de l’actuelle Haut-commissaire?

Bouakari Zonou : A ce niveau, nous avons évoqué la dernière grogne des ex-conseillers de la Commune Urbaine de Nouna; grogne qui avait été stoppée par l’insurrection et la dissolution des conseils municipaux du Burkina Faso. Nous lui avons fait la genèse de la situation et sollicité son implication afin que, ce linge très sale, soit lavé en famille. Nous avions plusieurs options pour nous faire entendre ou faire entendre raison à ceux qui ont sali ce linge communal à Nouna. Nous avons entamé le dialogue social avec le Haut-commissaire. Notre objectif n’est d’humilier, ni de protéger ou couvrir qui que ce soit ou quoi que ce soit dans cette affaire. Il s’agit de remettre à César ce qui est à César et à la Commune, ce qui est à la Commune.

Nous : Mais de quel linge sale parlez-vous?

Bouakari Zonou : Pour le moment nous nous en remettons à M. le Haut-commissaire. S’il réussit, c’est tant mieux. Sinon….

Nous : Vous dites sinon !

Bouakari Zonou : Sinon, ce linge sale ira sur le pont de Bagala (NDLR : Bagala est situé à environ une quinzaine de Km au Sud de Nouna, sur la route de Solenzo. Village natal de Bouakari Zonou, ce village est traversé par le fleuve Kossé, qui a donné son nom à la Province de la Kossi). Espérons que ceux qui ont spolié la Commune sauront tenir leur orgueil en laisse pour qu’on n’aille pas plus loin.

Nous : Le Général de Gendarmerie, El Hadj Djibril Yipènè Bassolé que vous connaissez bien, a promis de déposer sa candidature pour la présidentielle d’Octobre 2015. Quel commentaire en faites-vous?

Bouakari Zonou : Mon point de vue n’a peut-être rien de juridico-politique. Le Général Bassolé est un cadet de quatre ans qui a eu beaucoup de veine dans la vie. Personnellement, je le voyais jouer aux côtés d’autres hommes de tenue, le rôle de facilitateur pour la cohésion au sein des forces armées, très éprouvées ces dernières années. Je continue de penser que ce soldat est très attaché aux intérêts de son pays et que Dieu lui donnera la sagesse nécessaire dans l’ultime décision. Faire le bonheur d’un peuple malgré ce peuple, relève de la seule volonté divine. Si effectivement, les racines de l’ambition du Général Bassolé ont  pour breuvage, une source divine, rien ne pourra l’arrêter. Mon souhait est donc que Dieu révèle à El Hadj Bassolé la nature de l’idée qui le brûle tant. Est-ce une ambition missionnaire ou seulement une mission ambitieuse?

Nous : Un mot de fin?

Bouakari Zonou : J’invite la population de la Kossi et singulièrement celle de Nouna à se ressaisir, à resserrer les rangs comme le font nos frères musulmans lors des prières afin d’étouffer le malin dans toutes ses tentations. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

 

Hama Hamidou DICKO

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30/04/2015
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