Le Persévérant

GREVE DES 17 ET 18 FEVRIER 2015 DANS LA KOSSI.

«Notre pays est en faillite» dixit Lamoussa Kadinza, Coordonnateur régional des OSC de la Boucle du Mouhoun.

Les 17 et 18 Février 2015, les services étatiques déconcentrés de la Kossi ont tourné au ralenti s’ils n’étaient pas simplement fermés pour certains. Et pour cause, les syndicats observaient le mot d’ordre de grève de 48 heures. Une série d’activités ont meublé ce temps d’arrêt du travail à Nouna.

«Rôle et place des organisations syndicales après l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014». C’est la communication qui a été livrée pour les syndicalistes de la Kossi  par Lamoussa Kadinza, le Coordonnateur région des OSC de la Boucle du Mouhoun ce Mercredi 18 Février 2015 à Nouna. Fortement mobilisés, les syndicalistes de la Kossi ont attentivement suivi cette communication. Accompagné de Lamine Magassa, Lamoussa Kadinza n’a pas porté des gangs pour dépeindre la gouvernance du «clan Compaoré» qui a conduit le Faso dans «cette impasse pour ensuite s’enfuir et se la couler douce ailleurs» selon lui. «Si l’insurrection populaire nous a surpris, ses causes ont essentiellement pour noms, impunité et mal gouvernance» a précisé M. Kadinza avant de poursuivre avec cette mise en garde: «Nous devons rester vigilants et faire beaucoup attention». Pour le conférencier, si Blaise Compaoré est parti, le pouvoir a échappé à tout le monde, sauf à l’armée. «L’insurrection a abouti à une révolution de palais car l’armée est toujours là. Il y’a le RSP qui est là à nous narguer. Le rôle de l’armée, ce n’est pas de gérer le pouvoir» s’est convaincu Lamoussa Kadinza. Pour lui, les organisations syndicales doivent jouer entièrement leurs rôles de veille et d’éveil des consciences. «C’est parce que nous n’avons pas été assez conséquents que ce que nous vivons est arrivé. Toute victoire mal gérée se transforme en défaite» a averti M. Kadinza avant de demander à ses locuteurs de mettre en places des conseils qui regrouperont des structures syndicales à la paysannerie qui a été, à ses yeux complètement oubliée et mise à l’écart. De ce fait, une unité d’action et une cohésion sont d’une première nécessité. Néanmoins, «nous devons nous mettre au-dessus de la mêlée car nous sommes au-dessus de la mêlée» a prévenu M. Kadinza. Se prononçant sur le ballet incessant chez le Mogho Naaba, le conférencier dira ceci: «Faisons beaucoup attention car notre pays est en faillite. En temps normal, les questions républicaines ne devraient pas se régler chez le Mogho Naaba». Assisté de Noël Téri de la F-SYNTER/Kossi à la modération, Lamoussa Kadinza s’est entretenu avec les syndicalistes accrochés à ses lèvres, deux heures et demie durant. D’abondantes questions et plusieurs apports ont sanctionné cette communication. Pour Golbert Zingué «cette initiative est à renouveler». Pour Ousmane Kagambéga, le responsable de la section du SYNATEB/Kossi, «cette grève est une réussite totale. La mobilisation a dépassé nos attentes et nous sommes très satisfaits». Quant à Noël Téri, ce fut un succès total. «Nous avons réussi le pari de la mobilisation et de la ponctualité». En rappel, le premier jour de grève a été utilisé par les syndicalistes de la Kossi pour des échanges divers et des jeux de société accompagnés des écoutes radiophoniques des conférences passées ou des leaders engagés tels Laurent Kilachiou Bado. Les syndicalistes sont venus de tous les environs de Nouna et des autres Départements comme Djibasso. Nous avons effectivement constaté que certains services étaient complètement déserts. A la santé, c’est le service minimum qui a été assuré. Et cela comme pour corroborer les dires de Lamoussa Kadinza pour qui, «Tout succès réel nécessite une lutte et toute lutte nécessite des sacrifices». En tout cas, à l’instar de leurs camarades des autres contrées du Burkina Faso, les syndicalistes de la Kossi espèrent récolter les fruits de cette rude lutte.

Hama Hamidou DICKO

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