Relations populations hôtes - Personnes Déplacées Internes : Quand l’occupation et l’exploitation des terres faillirent mettre le feu aux poudres à Dori
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Comme promis, voici les textes qui m'ont valu le premier prix.
Ci-dessous, le second texte tel quel.
Relations populations hôtes - Personnes Déplacées Internes : Quand l’occupation et l’exploitation des terres faillirent mettre le feu aux poudres à Dori.
Depuis les années 2015 - 2016, le Burkina Faso traverse une situation difficile. Parmi les conséquences désastreuses de cette situation, on a les déplacements massifs des populations. Le vocable Personnes Déplacées Internes (PDI) fit son apparition.
Obligées de tout abandonner pour sauver l’essentiel, à savoir, leur vie, plusieurs personnes affluèrent vers les centres urbains, plus sécurisés et moins exposés dans certains cas. A Dori, Chef-lieu de la Région du Sahel durement éprouvée par le phénomène d’insécurité, la population explosera. En effet, et selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2016, à Dori vivaient 21.078 habitants. En octobre 2021selon REACH et UNHCR, la ville de Dori accueillait déjà 57.627 PDI. Hélas, ce sont là des chiffres à actualiser.
Ces chiffres astronomiques ont d’autres conséquences, notamment, la difficile cohabitation entre ces PDI et les populations hôtes.
A Dori, le phénomène est vécu sous plusieurs angles. Tenez !!! A leur arrivée, les PDI, dans leur majorité, se sont installées, dans les périphéries, généralement pendant la saison sèche et pour la plupart du temps, dans des champs cultivables. Avec l’installation de l’hivernage, les problèmes se poseront avec acuité : les uns aspirant à s’installer, les autres, voulant leurs champs pour le labour. Déjà rudement mis en mal, le tissu social s’en est trouvé davantage effrité. Certains propriétaires des champs sont allés jusqu’à diffuser des communiqués radiophoniques interdisant quiconque de mettre pieds, sous aucun prétexte, dans leurs champs. Sans être nommément citées, toute personne avisée voyait les PDI en ligne de mire, d’autant plus que ce genre de communiqués n’avaient pas cours auparavant. Situation cornélienne. Que faire pour sauver la cohésion sociale ?
C’est là que vont intervenir certaines bonnes volontés pour apaiser les tensions et faire retomber l’atmosphère déjà lourdement chargée. Des particuliers aux ONG en passant par des structures étatiques ou privées, beaucoup d’efforts ont été fournis pour concilier les deux difficiles positions. Certaines structures ont même proposé aux propriétaires des champs qui le voulaient, une assistance pour la sécurisation de leur terre à travers des titres administratifs pour éviter tout quiproquo à l’avenir. Le juste milieu fut trouvé à temps. Ouf, heureusement.
Ainsi venaient d’être évités des problèmes supplémentaires à Dori ; en tout cas relativement à l’occupation et à l’exploitation des terres.
Dori, vendredi, le 28 octobre 2022
Hama Hamidou DICKO
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