Le Persévérant

Afrique : Vous avez dit savoirs locaux ?!

L’Afrique !!! L’Afrique !!! L’Afrique !!! Un mot mystérieux. Un continent mystique, mythique. Que d’histoires, que de fantasmes recouvrent l’Afrique. Certains parlent même des Afriques. Et moi aujourd’hui, je veux parler des savoirs locaux africains.

Afrique : Vous avez dit savoirs locaux ?! J’emprunte ces termes de savoirs locaux aux Sociologues. Les savoirs locaux, c’est une réalité pour certains ; pour d’autres c’est juste une vue d’esprit. Sont de ceux-là tous ceux qui, comme René Descartes, pensent qu’une chose n’existe que quand son existence est scientifiquement prouvée et soumise à la loupe de la raison. Et les Philosophes, même si c’est dans une autre logique, nous disent que la sagesse et son amour pourraient nous sortir des sentiers battus.

Parlant justement des sentiers battus, nous avons effectivement besoin d’en sortir pour cerner cette sagesse. Et la sagesse, ce n’es pas ce qui manque en Afrique. Les savoirs locaux en question en font d’ailleurs partie. Je vous relate cette histoire réelle. Vous conviendrez avec moi qu’il sied que je modifie les noms des localités et des principaux acteurs.

Lobbo est du village de Franchise. Il y vit avec ces deux femmes et ses trois enfants. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. La vie est rythmée par des saisons, presqu’invariables. Seuls les voyageurs, devenus rares du fait du contexte sécuritaire, traversent souvent le village de Franchise. Lobbo, ses deux épouses et ses trois enfants, de leur cour, juste aux abords de la grande route, observent indolemment les passages, de plus en plus rares des passants. Jusqu’à un jour….

Justement, un jour, après le passage d’un motocycliste, un petit sac est tombé. Et c’est Lobbo qui était juste à côté. Il prit le sac et réintégra sa cour. Sans rien dire à ses deux femmes, il vérifie le contenu. Dans le petit sac, une forte somme et un numéro de téléphone. Il ne dira rien mais il n’a également rien dépensé. Au troisième jour, il constat que ses urines ne venaient plus. Il fit tout mais rien n’y fit. Il se fit admettre au centre de santé rural le plus proche. On lui fit quelques osculations et on lui remit des produits censés le soulager, voire le guérir.

De retour, il suivit scrupuleusement la posologie, mais il ne consta aucune amélioration de son état sanitaire. Désemparé, il ne savait plus où donner de là. Et c’est là, pendant qu’il était assis au milieu de son salon, il vit une scène. Un Monsieur est entré dans son salon muni d’un couteau effilé avec la ferme intention de l’embrocher. Au moment où ce dernier voulait passer à l’acte, il vit un autre venir s’interposer. Après plusieurs tentatives, tous les deux disparurent comme par enchantement et comme ils étaient apparus. Il a beau raconter la scène à ses femmes et à ses enfants qui l’entouraient au moment des faits, personne n’avait rien. Certains diront qu’il délire. Toujours est-il que c’est à ce moment précis qu’il se rappela du petit sac contenant l’argent, surtout du numéro de téléphone. Il demanda à une de ses femmes de composer le numéro. Ce qui fut fait. Au bout du fil, le propriétaire…Bref

Au finish et pour faire court, le propriétaire qui avait justement constater la perte de son sac, est revenu jusqu’au village de Franchise, dans la cour de Lobbo. Après quelques incantations, les urines de Lobbo coulèrent……miraculeusement. « Ta chance, c’est que tu n’as pas touché à l’argent…..Sinon l’homme au couteau ne t’aurait pas rater » s’est-il entendu dire par le propriétaire accompagné par son ami. Ils lui donnèrent une récompense en numéraire et reprirent leur sac et ….leur chemin. Comme quoi….

L’Afrique : Vous avez dit savoirs locaux ? Ils existent pour certains ; pour d’autres, que du vent…..

En attendant, nous sommes aujourd’hui, vendredi, le 24 mars 2023. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.

Hama Hamidou DICKO