Le Persévérant

La frontière : Un éden travesti en enfer par et pour certains.

Selon le Dictionnaire Le Robert, la frontière c’est une limite d'un territoire, ou séparant deux États. La frontière est également une démarcation, une séparation.

Selon le Dictionnaire Wikipédia, une frontière est un espace d'épaisseur variable, de la ligne imaginaire à un espace particulier, séparant ou joignant deux territoires, en particulier deux États souverains. Les fonctions d'une frontière peuvent fortement varier suivant les régions et les périodes.

Pour l’Encyclopédie Universalis, le mot «frontière» a pour origine l'ancien adjectif «frontier», qui dérive de «front» et signifie littéralement «faire face» ou «être voisin de».

Selon le Dictionnaire Larousse, une frontière est une limite du territoire d'un État et de l'exercice de la compétence territoriale.

De toutes ces définitions qui précèdent, on voit que la frontière marque les limites territoriales d’un Etat dûment constitué. Mais mon propos ici, c’est de l’usage qu’on en fait qui me préoccupe.

En effet, la frontière de par sa nature, est une jonction. Un endroit de convivialité. Un endroit de rencontres et d’échanges. Un espace de fraternisation. Un endroit de transactions commerciales. La frontière est un endroit de vie. La frontière est un endroit d’universalisation. Bref, la frontière renouvèle la vie. Mais….

Mais, que constate-t-on de l’usage dont on en fait ?! Surtout dans certaines contrées. Notamment celles africaines ?! Le constat est là.

Et de ce constat qui se dégage, c’est que la frontière constitue un outil de chantage. Surtout en Afrique. En tout cas, le Mali est mieux à même pour disserter sur cette idée. Pour faire plier ledit pays, ses voisins immédiats n’ont pas hésité à fermer leurs frontières. Cette même situation avait prévalu entre le Tchad et la République Centrafricaine. Idem entre le Rwanda et l’Ouganda. Il en fut de même à un moment donné de la frontière entre le Nigéria et le Bénin. C’est sûrement cette pratique qui a emmené le Dictionnaire Le Robert à considérer les frontières naturelles comme des obstacles géographiques.

La frontière, un éden travesti en enfer par et pour certains. Disais-je. Au vu de tous ces exemples qui foisonnent et qui ne sont prêts de s’arrêter, on peut le dire sans risque de se tromper. Une frontière fermée devient un véritable enfer pour les populations riveraines dans l’immédiat. Mais à la longue c’est tout le pays visé qui s’en ressent. Il arrive également et très souvent, que même le pays qui se croyait à l’abri, se retrouve négativement impacté. Ce fut le cas entre le Nigéria et le Bénin. Ce fut également le cas entre le Tchad et la République Centrafricaine. Même le Rwanda qui vient de rouvrir sa frontière d’avec l’Ouganda en avait pâti. Quand l’Algérie et le Maroc avaient fermé leurs frontières, les deux pays ont ressenti les contrecoups. Donc.

Donc, une frontière fermée devient un éden travesti en enfer. C’est pourquoi, l’Homme, à l’échelle des pays tout comme à l’échelle micro, doit privilégier des ponts. La construction d’un pont est à mille lieues préférable et bénéfique à celle d’un mur. Parce qu’une frontière fermée devient un mur. Une cloison. Un cloisonnement. Une limitation, voire une délimitation. Pourtant, le mouvement, le déplacement, c’est le propre de l’Homme. Et comme le disent les Sociologues, la migration segmente les lignages. Bref.

Pensons-y. Il y va de notre intérêt à toutes et à tous.

Vivement la paix, la cohésion, et la sécurité au Burkina Faso, dans la sous-région et dans l’Univers tout entier.

En attendant, nous sommes aujourd’hui vendredi, le 28 janvier 2022.

Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.          

                        Hama Hamidou DICKO