Une étrange histoire d'arnaque à Nouna
ARNAQUE DANS LA PROVINCE DE LA KOSSI.
Quand une rocambolesque histoire d’œufs défraie la chronique.
De nos jours, l’escroquerie n’a plus de limites. De la forme aux procédés, les adeptes du gain facile ne cessent de repousser les frontières de leur ingéniosité pour se faire de l’argent facile. Ainsi, ils continuent de faire des victimes au sein des populations qui continuent de mordre à leurs hameçons. En tout cas ces deux habitants de la Province de la Kossi ne diront pas le contraire; eux qui ont été grugés dans une sombre affaire d’œufs de charognards. Voici l’histoire telle qu’on nous l’a rapportée.
«Je suis actuellement à Ouagadougou et j’ai urgemment besoin d’œufs de charognards. Faites-moi en parvenir une bonne quantité. Votre prix sera le mien !!!» C’est en substance la teneur de la causerie entre un Monsieur anonyme à l’accent occidental et un habitant de la ville de Nouna. Comment a-t-il eu le numéro du téléphone de sa future victime? Mystère et boule de gomme. Toujours est-il que son interlocuteur ne tardera pas à se mettre en branle. Mais ne voulant pas ébruiter l’affaire où il flairait de gros sous, il contacte une de ses connaissances basée dans un village situé à environ 70 Km au Sud-Ouest de Nouna. Ensemble, ils parviendront à réunir une certaine quantité. Pour se rassurer que l’affaire est toujours d’actualité, ils rappellent le Monsieur de Ouagadougou qui leur confirme qu’il est toujours intéressé et que l’urgence s’est même accrue. Ils décident donc de se rendre ensemble et rapidement dans la capitale burkinabè pour finaliser cette affaire qu’ils pressentaient bonne. Entretemps, avant leur départ pour Ouagadougou, un autre interlocuteur les appelle pour dire qu’il avait été contacté par la même personne et que lui, à son niveau, il n’avait pu rassembler qu’une moindre quantité mais qu’il se trouve que leur client commun l’avait appelé pour l’informer de la quantité qu’ils avaient pu réunir à Nouna. Après mûre réflexion, il se propose donc de leur revendre sa quantité qui est moins importante que la leur mais qui pourrait faire monter leur chiffre d’affaire, leur fera-t-il savoir. Dubitatifs, ils rappellent encore Ouagadougou pour confirmation. Pure vérité, leur a-t-on répondu. Rassurés et confiants, ils prennent rendez-vous avec le deuxième interlocuteur sensé leur revendre sa quantité d’œufs de charognards. Le rendez-vous est fixé à Sakoinsé, le carrefour situé à l’intersection des routes venant d’Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de Koudougou. Arrivés sur les lieux, la rencontre a effectivement eu lieu; de même que la transaction. On parle de la somme d’un million quatre cent mille (1.400.000) Francs CFA. Affaire conclue sur une note d’espoir pour nos deux voyageurs de la Kossi. Sakoinsé-Ouagadougou, la distance n’est plus une mer à boire. C’est donc avec joie et un air de bonhommie que les deux amis feront leur entrée dans la capitale burkinabè. Pas de temps à perdre. Ils appellent ipso facto leur acheteur qui leur fera savoir que, pour des impératifs, il s’est vu dans l’obligation de se rendre dans un chef-lieu de province. Après avoir obtenu le nom de ce chef-lieu de province, nos deux Messieurs mettent le cap sur cette localité, sans trop s’attarder à Ouagadougou. La route étant carrossable et leur véhicule en bon état, ils ne tarderont pas à atteindre ledit chef-lieu de province. Mais ce qui tardera ou du moins ce qui n’aura jamais lieu, c’est la rencontre avec le client. En effet, une fois sur place, ils appelleront en vain, le numéro avec lequel ils étaient en contact jusque-là. Après maintes tractations, ils finiront par se rendre compte qu’ils venaient de rallonger le rang des victimes d’escroquerie qui ne cesse de se ramifier. Dépités, tout penauds et se mordant les doigts sur leur un million quatre cent mille (1.400.000) Francs CFA qui aurait pu et dû servir à autre chose, nos deux compères n’avaient d’autres choix que de rallier la Cité du Numadu. Aux dernières nouvelles, ils auraient contacté un service des forces de défense et de sécurité pour une éventuelle plainte. On leur aurait dit d’envoyer les photos des œufs incriminés pour enquête; chose qu’ils auraient rapidement fait. En attendant, on nous dit que leur trésor aurait commencé à pourrir et que la discorde se serait installée entre eux; chacun en voulant à l’autre dans la perte de son argent, de son énergie et de son temps. En tout cas le temps lui, continue de s’écouler tranquillement et en attendant de connaître l’épilogue, si toutefois épilogue il y’a, de cette ténébreuse affaire, on ne peut que recommander la vigilance à tout le monde. Pour le moment, cette rocambolesque histoire d’œufs de charognards continue de défrayer la chronique dans la belle Cité du Numadu.
Hama
Hamidou DICKO
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