Le Persévérant

Le Persévérant

Ultracrépidarianisme…Vous avez dit ultracrépidarien ?!

Ultracrépidarianisme…Vous avez dit ultracrépidarien ?!

 

Avant d’aller loin, à César, ce qui est à César. Je marque donc une escale pour rétrocéder le mot au Dr Hamidou Tamboura, un Anthropologue, avec qui, j’ai eu connaissance de ce mot pour la première fois.

 

Ceci dit, l’ultracrépidarianisme, c’est quoi ? Ou bien l’ultracrépidarien, c’est qui ?

 

En interrogeant Wikipédia, j’ai appris que l’ultracrépidarianisme, c’est un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence. Étymologiquement, le mot ultracrépidarianisme est un barbarisme dérivé de la locution latine « Sutor, ne supra crepidam », qui signifie littéralement « Cordonnier, pas plus haut que la chaussure ! » et qui équivaut à l'expression moderne « À chacun son métier, et les vaches seront bien gardées. ». En effet, une anecdote racontée par Pline l'Ancien dit qu’un cordonnier, entré dans l’atelier du peintre Apelle pour passer une commande, observe les œuvres du peintre et lui signale une erreur dans la représentation d’une sandale. Le peintre la corrige. Mais, lorsque le cordonnier émet d’autres critiques, le peintre lui répond : « Ne supra crepidam sutor judicaret » (« un cordonnier ne devrait pas émettre de jugement au-delà de la chaussure »).

 

L’ultracrépidarien, c'est donc cette personne qui donne son avis sur tout mais sans, toujours, avoir de connaissances ou de compétences sur les sujets dont elle parle. Toutologue est le synonyme d’ultracrépidarien et toutologie celui d’ultracrépidarianisme.

 

D’aucuns considèrent que ce comportement s’explique dans certains cas par un biais cognitif qui conduit les moins qualifiés dans un domaine à surestimer leur niveau de compétence par rapport à ce domaine. Ce biais, connu sous le nom d'« effet Dunning-Kruger » a été étudié à la fin du XXe siècle par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger.

 

Le mot ultracrépidarien a connu un regain d’intérêt, surtout en 2019-2020 avec l'apparition du Covid-19, maladie commentée avec assurance par nombre de non-spécialistes, prodigues en opinions et injonctions. Le physicien et philosophe des sciences Étienne Klein souligne cette tendance, la trouvant naturelle mais accrue dans le contexte de la crise sanitaire, à parler de choses qu'on ne connaît pas plutôt que de reconnaitre son ignorance devant les médias, souvent en introduisant le propos par la formule : « Je ne suis pas médecin, mais je pense que… ».

 

Pour le zoologiste Guillaume Lecointre « l'identification du signataire fait partie de l'information scientifique, puisqu'elle permet de retourner aux sources pour toute vérification et recoupement » et : « il vaut mieux un mauvais texte signé, plutôt qu'un texte moyen non signé ». En Belgique, « ultracrépidarianisme » a même été élu « Mot de l'année 2021 » dans le cadre d'un sondage organisé par Le Soir et la RTBF.

 

Disons qu’actuellement, consciemment ou inconsciemment, il y’a beaucoup d’ultracrépidariens lors des échanges ou débats. Et malheureusement, il y’a beaucoup de l’égocentrisme, de l’intolérance et de la prétention là-dedans. Vivement que nous soyons divinement inspirés dans nos différents échanges ou débats.

 

En attendant, nous sommes aujourd’hui, lundi, le 29 avril 2024. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.

 

Hama Hamidou Dicko

 



29/04/2024
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 32 autres membres