Le Persévérant

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FILEP 2021 «Le Burundi est actuellement un Etat de non droit» dixit Bob Rugurika de la Radio Publique Africaine

FILEP 2021

 

«Le Burundi est actuellement un Etat de non droit» dixit Bob Rugurika de la Radio Publique Africaine.

 

La 9è édition du Festival International de la Liberté d’Expression et de Presse (FILEP) s’est poursuivie ce vendredi 12 novembre 2021 au Conseil Burkinabè des Chargeurs par la projection du film «La voix des sans voix» ; un film  qui relate le combat de Bob Rugurika, le Directeur de la R.P.A ou la Radio Publique Africaine, jadis installée à Bujumbura, au Burundi.

 

Cette projection a été suivie de débats autour de la problématique des journalistes exilés. Et c’est très affligé par la situation qui prévaut au Burundi et marqué par les vicissitudes du métier de journaliste, que Bob Rugurika a répondu aux questions de ses consœurs et confrères.

 

«Actuellement 107 journalistes Burundais sont en exil. Depuis 2015, il y’a des crimes contre l’humanité qui sont commis au Burundi», a introduit Bob Rugurika qui vit en exil depuis 2015 à l’instar des 380.000 autres Burundais, selon des chiffres qu’il a égrenés. Dans la même sombre veine, Bob Rugurika précisera que depuis 2015, ce 3.800 Burundais qui ont perdu la vie sans oublier qu’il y’a plus de 200 de ses compatriotes portés disparus. Et cette situation cible toutes celles ou tous ceux qui ont un autre regard du Burundi et contraire à la vision des dirigeants du moment. En effet et selon Bob Rugurika, ce sont 17 présidents de partis politiques de l’opposition qui sont en exil. On peut dire qu’ils ont eu plus de chance par rapport aux nombreux leaders d’opinion ou de journalistes emprisonnés à vie au Burundi, voire assassinés. Cette délétère situation a amené l’ONU à considérer la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure, comme une milice.

 

Mais est-ce que l’arrivée de Evariste Ndayishimiye à la place de Pierre N’Kurunziza n’a pas apporté un vent de renouveau ? A voulu savoir un journaliste. «Que nenni» répondra Bob Rugurika qui donnera sa vision du changement en ces termes : «Le changement ne peut s’opérer que lorsqu’il y’a un changement de régime ou bien lorsque, à l’intérieur d’un même régime, un autre courant accède au pouvoir». Le Burundi, selon Bob Rugurika, avait un bon classement en matière d’indice de développement mais depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 du CNDD- FDD, le pays est en guerre et se retrouve classé parmi les trois pays les plus pauvres au monde.

 

Parlant des journalistes Burundais, Bob Rugurika dira qu’ils sont actuellement tétanisés et qu’on ne peut pas parler de médias indépendants. Répondant à une question, Bob Rugurika dira connaître et entretenir de très bonnes relations avec un autre journaliste Burundais en exil, en l’occurrence, Esdras Ndikumana. «C’est étant d’ailleurs à la R.P.A que Esdras Ndikumana a obtenu son accréditation de correspondant de RFI» a-t-il précisé. Parlant de sa radio qui émet actuellement depuis l’étranger mais également sur le net, Bob Rugurika dévoilera sa ligne éditoriale en ces termes : «La philosophie éditoriale de la R.P.A, c’est la rédévabilité de l’autorité vis-à-vis du contribuable». La conviction de Bob Rugurika, c’est que la Radio Publique Africaine continuera toujours d’émettre. Toutefois, «le journalisme au Burundi, c’est vraiment un combat» a-t-il soupiré en guise de conclusion.

 

Précisons que les activités du FILEP se poursuivent jusqu’au samedi 13 novembre 2021 avec, entre autres, le recueillement sur la tombe de Norbert Zongo ; la foire du FILEP, la journée sportive et touristique et une soirée gala de récompense.

 

                                 Hama Hamidou DICKO

 



12/11/2021
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