Le Persévérant

Manga : Aw ni tchéé Ouédraogo et Congo !!!

Je le voudrais que je ne le pourrais. Je voudrais bien passer cela sous silence, mais j’avoue que je ne le peux pas. Je ne le peux point. Tellement l’acte posé m’a positivement touché. « Le sens n’existe que de personne à personne, que dans le lien qui unit deux volontés, qu’elles soient pensées ou non, comme purement humaines ». Là j’ai cité Luc Ferry dans sons ouvrage intitulé L’Homme – Dieu ou le sens de la vie. Dans l’acte posé par Ouédraogo et Congo, j’ai senti une fusion de leur volonté en une seule pour qu’il y’ait sens d’eux à moi, ou de moi à eux. Soyez-en grandement remerciés, Ouédraogo et Congo. Vos titres et Grades ? Permettez-moi de les taire ici. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Même vous deux vous vous le demanderez certainement. Vous vous direz ou vous me direz que cela ne valait pas la peine d’être mentionné. Et moi, je vous répondrai que si. Que si, je vous le dis. Que si. De mon point de vue, tout acte posé, surtout positif, mérite d’être mentionné et gratifié. Personnellement, je n’ai que le MERCI pour vous adresser. Sachez que l’acte a été posé à un moment où j’en avais réellement besoin. Mais accouches maintenant, s’impatienteront certaines lectrices et certains lecteurs. Je vous le concède. Voilà de quoi il s’agit.

Par une journée de (gentil ?) soleil et après environ 370 kilomètres, je débarque à Manga. Nous sommes au quatrième jour du carême musulman. Clin d’œil au passage à nos sœurs chrétiennes, à nos frères chrétiens qui sont également dans ce cheminement. Il est environ 17 heures 30 minutes lorsque je débarque, tout fourbu, à Manga. Première chance : « Si vous ne descendez pas ici, le car va continuer avec vous à Zabré.» C’est mon voisin qui parlait. Il est donc inutile de vous dire que c’est ma toute première fois à Manga. Je m’attendais à voir la compagnie intégrer sa propre gare avant de descendre, surtout que c’est l’une des grandes compagnies de transport au Burkina Faso. Bref, mon voisin venait de me sauver d’une prolongation de mon voyage. Je mets pied-à-terre.

Auparavant, j’avais pris le soin de remarquer la présence d’un service de sécurité un peu plus en arrière. Je me mets en route pour faire viser mon ordre de mission avant de chercher le lieu où je suis attendu. Difficilement, chargé de mon sac de voyage, à pieds, j’arrive à atteindre ledit service de sécurité. Sur les lieux, Ouédraogo, Congo et bien d’autres. « Je voudrais voir si je pouvais faire viser mon ordre de mission » ai-je déclaré après les salutations d’usage. « Bien sûr, nous sommes là pour ça » me répondra Ouédraogo. Echanges sur le trajet, les conditions du trajet, bref, du tout et du rien. Puis j’introduis la question qui me taraudait l’esprit…. « Avez-vous une idée de la situation géographique de……..» A l’annonce du nom du lieu, Ouédraogo prit son téléphone, lui qui n’avait d’obligation que de juste signer mon ordre de mission. Il prit donc son téléphone, il se renseigna. Au même moment, Congo entra dans la pièce. « Je te sollicite de prendre ta moto pour déposer Monsieur Dicko. Avec le carême, la distance parcourue et la distance qui nous sépare de là où il doit aller, ce n’est pas simple ». C’est Ouédraogo qui parlait. Et il parlait à Congo. Sans broncher, Congo prit son engin, prit mon sac, me prit, se conforma à toutes mes petites volontés sur la route, pour acheter ceci ou cela afin de faciliter la rupture du jeûne. « C’était franchement loin » lui ai-je dit lorsque nous fûmes arrivés à destination. Et c’était vraiment loin. J’avoue que si je devais le faire tout seul, cela n’allait pas être « une mince affaire » pour parler trivialement. Et c’est pourquoi……….

C’est pourquoi, je vous dis : Aw ni tchéé, Ouédraogo et Congo, pour parler comme à Bobo-Dioulasso. Traduction : Merci grandement, Ouédraogo et Congo. On garde le contact, comme on le dit également.

Et attendant, nous sommes aujourd’hui, dimanche, le 26 mars 2023. Que Dieu veuille et veille. Que Allah nous garde et nous guide.

Hama Hamidou DICKO