Le Persévérant

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Démocratie africaine : Bénin, le honteux glissement !!!

Démocratie africaine : Bénin, le honteux glissement !!!

 

L’Afrique démocratique, faut-il en pleurer ou en rire ?! La question, qu'il faut se poser. En tout cas, moi, personnellement, je me la suis posé et je me la pose toujours. Jusqu’à ce que le Bénin vient à s’illustrer. Une fois de plus d’ailleurs.

 

Bénin, le honteux glissement, disais-je. Et c’est peu dire. Vraiment.

Jadis qualifié de Quartier Latin de l’Afrique, le Bénin faisait pâlir de jalousie les autres ex-colonies, surtout du pré-carré français. Et ce, en bien des égards. L’art, la culture, la religion africaine, le bouillonnement intellectuel….tout ou presque y cohabitait.

Des présidents et des régimes, le Bénin en a connus. De Hubert Maga avec l’euphorie indépendantiste au Général Mathieu Kérékou en passant par Emile Derlin Zinsou, le Bénin à déroulé son agenda et montré à la face du monde que tomber, ne veut pas veut dire rester à terre.

Dans le tournant des années 1990, le discours de la Baule a instauré une autre vision de la marche du monde, qui désormais, doit se recentrer sur la manière de gérer par le peuple et pour le peuple.

De Marxiste-Léniniste, le Caméléon, comme ses compatriotes l’appelaient, Mathieu Kérékou, n’en prendra pas ombrage. La Conférence Nationale Souveraine est passée par là. Le multipartisme s’instaura. Apparemment avec ses démons ou ses anges. C’est selon.

Nécéphore Dieudonné Soglo se hisse au firmament. De 1991 à 1996, il tient les rênes du pays. Au renouvellement, les Dieux Vaudous agréent le Général Mathieu Kérékou qui a fini par troquer son béret et son treillis pour les tenues locales ou les vestes, en fonction des circonstances. Bon an, mal, il tiendra une décennie : De 1996 à 2006. Finie l’ère du Caméléon. Kérékou, le Général aura imprimé sa marque.

En 2006, les Béninois tombent sous le charme des promesses de Dr Thomas Yayi Boni. L’ancien Président de la Banque Ouest Africaine de Développement, la BOAD. Le Dr Boni va, une décennie durant, impulser ses marques sur le Bénin. Avec ses succès. Bien sûr !!! Mais également, ses tares ou ses ratées. En effet…

En effet et malheureusement, c’est avec lui également que les dérives commencèrent. En tout cas, en grande partie. Du moins, je le pense. Et sa première victime de taille, fut l’homme d’affaires…..Patrice Talon, celui-là même qui lui avait ouvert largement son portefeuille….sûrement pas magique. Une condamnation….à mort est même prononcée…Et les choses commencèrent à se gâter. Mais de médiations aux élections, Patrice Talon, le magnat du coton et des affaires au Bénin, en vient à prendre la tête du pays, en 2016. Plusieurs promesses s’en suivent. Joie et ouf de soulagement. Certainement une nouvelle ère. Et un nouvel air. Erreur pourrait-on dire. Haut et fort, d’ailleurs.

En effet, d’ange, Patrice Talon commence à envoyer des signes d’inquiétudes. Jamais deux sans trois, dit-on. Et pour son entrée, Sébastien Ajavon, un influent homme d’affaires qui avait financièrement et politiquement soutenu Patrice Talon, est condamné à ….20 ans de réclusion par le bras justicier de Patrice Talon, la Cour de la Répression des Infractions Economiques et de Terrorisme, la fameuse CRIET, sa trouvaille. Et le Bénin devint méconnaissable ?!

Le honteux glissement, tout simplement peut-on dire. C’est vrai que ce glissement avait commencé avait le Dr Thomas Yayi Boni, mais il s’est largement amplifié avec Patrice Talon.

Malheureusement la liste ne semble pas prête de s’arrêter. Patrice Talon avait été condamné. Il avait fait condamner. On le croyait à un match nul, pour parler comme au football. Que nenni !!!

L’actualité du Bénin me le fait dire. Pour ses convictions politiques, l’opposant Joël Aïvo vient de prendre une décennie, non pas à la Présidence, mais à la prison béninoise  et il doit également payer 45 millions Francs CFA. Frédéric Joël Aïvo, un constitutionnaliste connu et professeur des universités, a tout simplement, très dépité, dit au juge, ce mardi 07 décembre 2021, «faites de moi, ce que vous voudrez». La suite, pour lui, est connue. Le tout, sous le magistère de Patrice Talon. Et ce n’est pas tout, peut-on dire et ce, sans risque de se tromper.

 En effet, une autre opposante, Reckya Madougou, est dans l’antichambre judiciaire. Cette ancienne garde des sceaux et porte-parole du gouvernement béninois, deux fois ministre du gouvernement Yayi Boni, est également dans le viseur de l’insatiable ….Patrice Talon. Tout simplement pour avoir pensé pouvoir diriger le Bénin. Quel dommage !!! Quel gâchis !!!

Franchement, le Bénin méritait et mérite mieux. A l’instar des autres pays africains, ce beau et travailleur pays a beaucoup de chantiers sur lesquels user son énergie que de s’acharner sur ses propres filles et fils. Et ça, espérons que les tenants du pouvoir temporel et temporaire, l’ont compris ou le comprendraient un jour. Nous y gagnerons toutes et tous.

En tout cas, Ghézo, Glélé, Béhanzin et Agoli-Agbo, pour ne citer que ceux-là, nous observent et ne doivent pas en être contents ou fiers. J’en suis sûr.

En attendant, nous sommes aujourd’hui, mardi, le 07 décembre 2021.

Que Dieu veuille et veille.

Que ALLAH nous garde et nous guide.

 

Hama Hamidou DICKO.

 

 



07/12/2021
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