LEVEE DU COUVRE-FEU DE L’URGENCE SANITAIRE. «Cette mesure était carrément illégale» dixit le juriste, Hama Yattara.
LEVEE DU COUVRE-FEU DE L’URGENCE SANITAIRE.
«Cette mesure était carrément illégale» dixit le juriste, Hama Yattara.
Instauré le samedi 21 mars 2020 de 19 heures à 5 heures du matin en Temps Universel, puis passé de 21 heures à 4 heures du matin, le lundi 20 avril 2020 dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, le couvre-feu de l’urgence sanitaire a été finalement levé ce mercredi 03 juin 2020, à partir de 00h00. Mais quelle appréciation peut-on en faire, surtout si on se place dans l’angle de vue d’un juriste ? C’est ce que nous avons vu savoir et nous nous sommes orientés vers Hama Yattara, juriste de formation. Et voilà ce qu’il nous a confié ce mardi 02 juin 2020.
D’entrée de jeu, le Secrétaire Général de la section du Séno du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP/Séno) saluera cette mesure de la levée du couvre-feu «même si cette levée est intervenue un peu tardivement vue le tollé que son instauration a occasionné» a ajouté Hama Yattara. Poursuivant, Hama Yattara révèlera ce que d’aucuns avaient pointé du doigt en disant que ce couvre-feu ne respectait pas les dispositions constitutionnelles. «Beaucoup d’éminents juristes professionnels se sont prononcés là-dessus et ont déjà fait savoir que pour qu’on puisse instaurer ce couvre-feu, il fallait qu’il s’inscrive dans un ensemble de mesures d’urgences sanitaire et pourtant on n’a décrété aucune mesure d’urgence sanitaire» a étayé notre interlocuteur qui précisera que «cette mesure était carrément illégale». «Mais comment donc expliquer que des acteurs des droits humains n’aient pas attaqué un tel fait», avons-nous voulu savoir ? Répondant à cette question, le juriste de formation, Hama Yattara expliquera cette situation par le fait de l’effet de surprise et de la psychose qui a régné dans le pays. «Si le MBDHP et d’autres organisations de défense des droits humains n’ont pas attaqué cette mesure, je me dis que cela est dû à la psychose, sinon c’est une mesure qu’on pouvait attaquer en justice pour la faire annuler». Poursuivant, Hama Yattara dira que l’entrée de la maladie au Burkina Faso a instauré la panique à telle enseigne que personne n’avait en tête l’idée de combattre cette mesure. «En plus on demandait aux gens de rester à domicile, de mettre en veilleuse les relations sociales. C’est donc dans le sens de se prémunir de cette maladie que les uns et les autres n’ont pas eu à l’esprit d’attaquer cette mesure».
Parlant du couvre-feu instauré dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Secrétaire Général du MBDHP/Séno dira qu’il a respecté les dispositions légales. Avant l’instauration de ce couvre-feu, avancera-t-il, il y’a eu d’accord un décret sur l’état d’urgence suivi de tout un ensemble de mesures privatives de libertés individuelles et collectives. «Et en début de l’année 2020, la loi a été carrément votée à l’Assemblée Nationale et ce, sur toute l’année 2020. Cela voudrait dire que sur toute l’année 2020, toutes les zones sous menace terroriste, sont censées être dans les mesures d’exception comme le couvre-feu» a conclu le juriste de formation, Hama Yattara.
En tout état de cause, le couvre-feu dans le cadre de l’urgence sanitaire, était vraiment décrié. La preuve, à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, deux jours de marche avaient été organisés sans oublier que de gauche à droite, des acteurs de certains secteurs de la vie avaient demandé la levée pure et simple de ce couvre-feu. Donc, sa levée ne peut-être que saluée. Maintenant pour ce qui concerne le couvre-feu instauré dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, vivement le bout du tunnel pour voir sa levée.
Hama Hamidou DICKO
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