Elections couplées présidentielle et législatives 2015: Dori a voté
ELECTIONS COUPLEES PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES 2015.
Dori a voté.
Après trois semaines de campagne pour la présidentielle et deux pour les législatives, le Burkina Faso se cherche un président et 127 députés post-insurrection d’Octobre 2014 et post-coup d’Etat de Septembre 2015. Dori à l’instar des autres localités, a voté. Nous avons sillonné les bureaux de vote et voici notre constat.
Elles étaient très attendues et elles sont arrivées. Elles, ce sont les élections couplées présidentielle et législatives du 29 Novembre 2015. Rien de plus normal pour la presse que d’être sur le terrain.
07h00 : Nous voilà devant le bureau de vote N01 du Secteur N07; quartier Wendou. Pour nous accueillir, la sécurité d’abord puis la présidente du bureau de vote, Pascaline Sawadogo. «Nous n’avons aucun problème et nous sommes à 10 votants actuellement» nous dira Mme Sawadogo. Chez son voisin du bureau N02, même constat. Seule différence, dans le bureau dirigé par Bouraïma Badini, un électeur ne retrouve pas son nom. «Allez-y voir dans l’autre bureau» lui a dit M. Badini. A notre passage, les représentants des partis politiques étaient présents et disent n’avoir rien vu d’anormal. «Je suis là pour accomplir mon devoir citoyen et tout se passe bien pour le moment» nous dira Adama Nougtara, un électeur. Dans la foule clairsemée, les femmes dominaient. Après Wendou, cap sur l’école ‘’A’’ de Dori qui regroupe quatre (04) bureaux de vote.
Dans le bureau de vote N01 du Secteur N02, on dénombre 434 inscrits et 06 partis politiques nous a confié Drissa D. Kambou, le président. A 07h30, Boureima Diallo, le président du bureau de vote N02 du Secteur N02 totalisait 40 votants sur 418 inscrits et était entouré des représentants de 04 partis politiques et d’un regroupement d’indépendants. Selon M. Diallo, qui nous a courtoisement reçus, «tout se passe bien et vraiment on ne se plaint pas pour le moment. Nous avons commencé à 06h comme stipulé et il n’y’a aucun problème». A un pas de Boureima Diallo, le bureau de vote N03 présidé par Soumaïla Belem totalisait 25 votants à 07h35 sur un total de 511 inscrits. Même constat chez Jean-Paul Bado du bureau de vote N04 qui totalisait 26 votants à 07h40 minutes. A ce niveau, le rang est un peu plus étiré. Rencontrée sur les lieux, une électrice, Fati Boureima Dicko s’est exprimée en ces termes : «Je suis venue voter et Dieu merci tout se passe bien. C’est vrai que chacun est impatient de voter mais nous sommes aussi patients. Donc tout s’est bien passé sans bousculade ni désordre. J’ai voté et je garde bon espoir pour mon candidat même si, il est très difficile de se prononcer. Donc nous allons calmement attendre les résultats». Attendre calmement les résultats comme tous ces électeurs qui attendaient leur tour. Et en attendant, nous voilà sur la route de Lerbou-Torodi, à environ 03 km du centre-ville. Au Secteur N06, l’affluence était très morose. Plus de femmes que d’hommes. A notre arrivée à 08h, un électeur disait ceci: «Je vais partir et revenir voter plus tard». Sans nous laisser le temps de comprendre sa décision, le voilà qui disparait dans un nuage de poussière sur sa grosse moto. N’empêche, nous nous adressons à la sécurité comme d’habitude pour avoir accès à la salle de classe qui servait de bureau de vote. A 08h03, le président Sidi Mohamed Aïdara et son groupe totalisaient 54 votants sur 448 inscrits à Lerbou. Juste à côté, Moussa Pathé Diallo gérait ses 507 inscrits du bureau de vote NO1 de Torodi. «Difficile d’avoir le nombre de votants mais nous avons 04 partis politiques qui se sont fait représenter» nous a précisé M. Diallo. Dans le bureau, nous faisons la rencontre d’un délégué du Conseil Constitutionnel en tournée.
08h40 : Nous voilà de retour à Dori ville et nous nous dirigeons droit sur l’école ‘’D’’ qui abrite au moins quatre bureaux de vote. Si au début Ibrahim Barry n’a pas voulu nous parler, il a quand même fini par nous dire que le seul cas rencontré et qui a retenu son attention, c’est celui d’un électeur qui a du faire un va-et-vient entre son bureau et la CECI avant de pouvoir voter. Mais à ce niveau, Arnaud Traoré du NTD nous a confié que, contrairement à ce qui a été dit, le bureau de vote de M. Barry a ouvert avec 25 minutes de retard. A 08h44, Sylvestre Siemdé du bureau de vote N02 du Secteur N05 totalisait environ 80 votants sur 451 inscrits. Arouna Ouattara du bureau de vote N01 comptait 448 inscrits et Salamata Harouna Maïga du bureau de vote N03, 565 inscrits et avait 05 partis politiques représentés. Deuxième rencontre avec le délégué du Conseil Constitutionnel. Rencontrée sur les lieux, une femme du troisième âge nous a confié ceci : «Je n’ai pas eu de problème pour voter. Je suis confiante pour mon candidat mais je souhaite que le meilleur gagne». La victoire du meilleur, c’est également le souhait de Harouna Sana, qui malgré son arrivée matinale, n’avait toujours pas pu voter. Toutefois, «je suis patient», nous a-t-il indiqué. Nous mettons donc le cap sur l’école ‘’C’’ qui abrite 05 bureaux de vote.
09h08 minutes, 80 personnes sur 469 avaient voté dans le bureau de vote N04 présidé par Joseph T. Tiabondou. Chez son voisin Emmanuel Zerbo du bureau de vote N05, 54 électeurs étaient déjà passés à 09h15 et ce, sur un total de 288 inscrits. Bagnoma Badolo, le président du bureau de vote N03 totalisait 150 votants sur un total de 422 inscrits à notre passage à 09h25. Toutefois M. Badolo s’est plaint du manque de mouchoirs pour permettre aux votants de se nettoyer un peu les doigts après avoir voté. Mais cela n’entache en rien le bon déroulement des opérations de vote, a-t-il précisé. A 09h30, Ousmane Tapsoba du bureau de vote N02 avait environ 50 votants avec 421 inscrits. M. Tapsoba a déploré l’insuffisance de lotus et de l’encre indélébile. A 09h34, Henri Sawadogo du bureau N01 du Secteur N01 avait compté 70 votants sur 427 inscrits et 05 partis politiques avaient leurs représentants sur place. Nous avons pour la troisième fois, rencontré le même délégué du Conseil Constitutionnel. Un électeur anonyme nous a confié son dépit de n’avoir pas pu voter parce n’ayant pas pu faire le transfert de sa carte d’électeur de Ouagadougou à Dori. Il y’avait également des observateurs venus d’autres structures et les confrères de la presse. Rencontré à l’école ‘’C’’ de Dori, Yaya Coulibaly de la Jeune Chambre Internationale nous a confié toute sa confiance au processus en cours. «Il n’y’a pas de problèmes. Les élections se déroulent normalement et tout va bien» a-t-il déclaré. A l’école Dori ’’C’’, nous avons également rencontré Souleymane Ouédraogo, le Président de la CEPI/Séno. «Nous étions en contact avec les bureaux de vote par téléphone depuis le matin mais nous avons maintenant décidé de tourner pour mieux nous imprégner des réalités et pour le moment tout se passe bien et aucun problème majeur à signaler» a précisé le président Ouédraogo.
A 10h00, nous voilà au siège de la CECI/Dori. Accueil chaleureux de la sécurité et des membres de la CECI. Abdoul Kader Dicko le Vice-président et Issa Diabaté le rapporteur s‘affairaient à parfaire des détails de dernière minute. «Nous avons ici des cartes de certains électeurs des villages comme Djigo, Oulo et autres. Cela remonte au dernier enrôlement. Les intéressés ne sont pas passés les chercher. Comme nous partons en supervision dans ces villages, nous allons profiter remettre ces cartes aux présidents des différents bureaux de vote afin de permettre à leurs propriétaires de les récupérer et de voter tranquillement» nous a relaté M. Diabaté. De la CECI, nous nous rendons à la CEPI/Séno où «tout se passe bien» selon celui qui nous a reçus. Une escale au Centre Communal de Compilation des Résultats nous permet de savoir que tout est fin prêt. Daouda Salogo, le Coordonnateur nous précise qu’il n’attendait que le retour des urnes pour faire son travail. «Mon équipe est prête et nous sommes reliés par satellite à la CENI directement à Ouagadougou» nous a-t-il dit.
10h29 : Nous sommes au Secteur N03, au bureau de vote N01, logé à la Salle de Ciné Wélendé de Dori. Premier couac. «Je n’aime pas trop la presse» nous a déclaré Sytaré Ouédraogo, le président du bureau. Très débordé par la situation, M. Ouédraogo refusera catégoriquement de s’exprimer malgré les relances des autres confrères présents. Toutefois, il nous communiquera le chiffre d’inscrits dans son bureau : 432. Nous n’en saurons pas plus. Néanmoins, nous avons constaté la vétusté du bureau où les représentants des partis politiques, les membres du bureau de vote, les votants et les différents observateurs avaient de la peine à se mouvoir. Cet état de fait a été dénoncé par Aïssatou Thiam de l’UPC du Secteur N03 de Dori. «Nous avons été obligés d’attendre au dehors pendant au moins deux heures de temps parce que tout simplement la salle est très petite» nous a-t-elle dit. Un électeur qui ne retrouvait pas son nom sur la liste était désemparé et malgré son dépit exprimé, il fut obligé de repartir, sans voter bien sûr. Décidemment le Secteur 3 n’avait pas fini de nous étonner. Au bureau de vote N03, le président Lucien Wandaogo remettait sur pieds un isoloir que le vent venait de faire tomber. Installé en plein air sous un arbre entouré de quelques seccos, le bureau dirigé par M. Wandaogo totalisait 110 votants sur un total de 433 inscrits, à notre passage à 10h47. En plus de la sécurité et des autres membres du bureau, Lucien Wandaogo avait 06 partis politiques à ses côtés. A la question de savoir si le vent ne dérangeait pas les opérations, le représentant d’un parti politique nous a dit ceci : «Nous ne pouvons rien contre le vent». Lorsque nous avons relancé pour lui dire que les autres bureaux de vote étaient logés dans des salles, un autre représentant d’un parti politique nous répondra, l’air courroucé : «Même si c’est à l’air libre, il n’y’a pas de problèmes. C’est chez nous et nous n’y trouvons aucun problème là-dessus». Parlant de problèmes, personnes ne les souhaite. Et pour les éviter, il faut dire que ces élections couplées ont connu un déploiement considérable et visible des forces de défenses et de sécurité et d’observateurs venus de plusieurs horizons. Toutefois, la mobilisation des électeurs était moyenne à Dori ville, en tout cas dans tous les bureaux de vote où nous nous sommes rendus. Et pourtant, la circulation était très faible et les étals des commerces étaient fermés pour la plupart. Dans les villages environnants de Dori, nous avons tenté de joindre des personnes –ressources pour en savoir davantage. «A Djigo, tout se passe bien» nous a confié Hamidou Guédé Dicko, le Chef Coutumier du village de Djigo. En tournée dans trois Communes Rurales du Séno, Abdoul Hoéffi Dicko de l’UPC dit déploré un problème de délocalisation d’un bureau de vote constaté à Bani. «Ce n’est que hier que certains électeurs d’un gros quartier de Bani ont appris que leur bureau de vote a été délocalisé. C’est un fait que nous déplorons même si un consensus leur a permis d’aller voter dans le nouveau bureau indiqué. En plus, nous avons constaté des électeurs qui avaient leurs cartes mais qui ne retrouvaient pas leur noms sur les listes» nous a déclaré au téléphone, Abdoul Hoéffi Dicko de l’UPC. Boubacar Cissé le Président du Conseil Régional de la Jeunesse du Sahel nous a également confié au téléphone que sa structure a envoyé une douzaine d’observateurs plus un superviseur sur le terrain régional. Selon M. Cissé beaucoup d’électeurs n’ont pas retrouvé leur nom sur la liste des électeurs. «Ceux-ci sont des potentiels électeurs qui sont privés de leur droit de vote» a déploré le Président du Conseil Régional de la Jeunesse du Sahel. Cette situation déplorée par M. Cissé, a été corroborée par une source anonyme qui nous a joints au téléphone pour nous demander de vérifier auprès de la CECI/Dori l’information selon laquelle une trentaine d’inscrits du village de Katchirga ne retrouvaient pas leur noms sur la liste. Joint au téléphone, Abdoul Kader Dicko le vice-président de la CECI/Dori nous a affirmé ne pas être au courant de la situation de ce village et nous a orientés vers son président. Toutefois, «des personnes sont venues se plaindre de pareils cas à la CECI/Dori» a reconnu Abdoul Kader Dicko. Nous avons vainement tenté de joindre Issa Yasser Barry, le Président de la CECI/Dori. Son téléphone était fermé. Plus tard, Souleymane Ouédraogo le président de la CEPI/Séno reconnaitra le problème de Katchirga avant de nous expliquer qu’un consensus a été trouvé avec la sécurité et les représentants des partis politiques pour permettre à certains de ces électeurs de voter à Katchirga. «Je suis allé voter à 17h10 et je n’ai trouvé personne dans le rang à l’école ‘’C’’ du Secteur N01 au bureau de vote N01» nous a confié François De Paul Koussoubé.
En tout état de cause, à Dori et dans le Séno de façon globale, nous pouvons dire que les élections se sont bien passées et aucun incident majeur n’a été signalé au moment où nous tracions ces lignes à 17h30 minutes.
Hama Hamidou DICKO
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