Commune Urbaine de Dori : Une panique s’empare de tout un village.
COMMUNE URBAINE DE DORI.
Une panique s’empare de tout un village.
Dans la nuit de mardi 04 au mercredi 05 décembre 2018, le poste de gendarmerie de Baanga situé à une dizaine de kilomètres de Dori, sur la route menant de Dori à Seytenga, a été l’objet d’une attaque d’individus armés non identifiés. En rappel, cette attaque avait fait trois blessés du côté des gendarmes. Comme dégâts matériels, on avait dénombré trois motos emportées, dont une moto de service et deux motos personnelles. On a également compté trois véhicules personnels incendiés sur place. Cette attaque a laissé des stigmates dans les esprits. Et les villages environnants n’en n’ont pas fait l’exception. La preuve, cette panique qui s’est emparée de tout un village, le samedi 08 décembre 2018, soit trois jours après l’attaque de Baanga. De quoi s’agit-il au juste ?
Précisons d’abord que notre source n’a pas précisé le moyen de locomotion des terroristes ou des supposés tels. Toujours est-il que ce samedi 08 décembre 2018, ce village dont nous taisons volontairement le nom, avait, ce jour-là, décidé d’organiser une fête à l’occasion de la visite d’une structure non étatique. Du riz et de la viande en grande quantité étaient au menu. La musique aidant, la cour de l’école du village ne tardera pas à se transformer en une foire villageoise. Toute chose qui obligera un instituteur qui voulait faire quelques heures de rattrapage avec ses élèves de CM2, à libérer ces derniers. En rappel, les samedis ne sont plus des jours ouvrables pour le primaire au Burkina Faso et ce, depuis un certain réajustement du calendrier scolaire. Donc, la cour de l’école n’a pas été occupée pendant les heures de cours. Cette précision apportée, revenons à notre fil de trame. La musique, les causeries, les taquineries et autres badineries allaient bon train en attendant que le riz et la viande soient cuits à point. Les verres de thé circulaient pendant ce temps. Bref, l’ambiance était au paroxysme quand se présentèrent deux individus enturbannés. «C’est ici le village qui s’appelle……?» Ont-ils demandé. «Oui», leur a-t-on répondu. «Nous avons été commissionnés chez quelqu’un de ce village», ont-ils répliqué. «Comment s’appelle-t-il ? Donnez-nous son nom et nous saurons de qui il s’agit-il puisque nous nous connaissons tous ici et nous connaissons tout le monde dans ce village» a réagi un habitant. «Ce n’est pas la peine. Nous allons progresser vers le village et avant d’atteindre le village, son nom nous reviendra» ont dit les deux visiteurs. Il faut ajouter qu’une certaine distance sépare l’école du village. Les visiteurs partis vers le village, la fête reprit de plus belle.
Mais avant d’avoir atteint le village, les deux enturbannés croiseront un autre habitant qui venait à l’école où la fête se tenait. Après le assalamou aleykoum, il leur demanda leur destination. «Dans le village» ont-ils répondu. Jusque-là, pas de problèmes. Mais c’est la suite de leurs échanges qui changera tout. «J’espère que vous n’avez pas des missiles avec vous ?» S’est interrogé l’habitant du village. «Les missiles sont restés à Baanga» ont réagi les enturbannés avant de continuer allègrement leur route. Par contre, c’est tout bouleversé que leur interlocuteur arrivera à l’école. Là, il ne tardera pas à se confier au crieur public sur sa conversation avec les deux «étranges» visiteurs. A peine a-t-il fini d’écouter cette confession glaçante que le crieur public, comme son nom l’indique, s’écria en ces termes : «Nous sommes foutus. Les hommes de Amadou Koufa nous ont envahis». C’est ce qu’il ne fallait pas car cette phrase a sonné comme un cri d’alarme et d’alerte. Tous ceux ou toutes celles qui ignoraient ce qui se tramait s’arrêtèrent net et tendirent l’oreille. Mais le crieur public n’aura plus le temps de se répéter parce qu’il sera bousculé par la foule. C’était le sauve-qui-peut dans un désordre indescriptible. Les chaussures se le disputaient aux théières et autres verres ou plats. Le riz et la viande avec les assaisonnements qui les accompagnaient seront vite oubliés et abandonnés. Pendant ce temps, des «étranges» visiteurs, point de nouvelle. Ce qui importait, c’était de se mettre à l’abri d’abord. A ce qu’on nous a dit, certains fuyards ont même dépassé le village dans leur détermination à se sauver et à se mettre à l’abri. Des motos ont mêmes été abandonnées sur place.
Il a fallu un long moment pour que les esprits se calment et que les uns et les autres, se rendant compte qu’il y’a eu plus de peur que de mal, reviennent à l’école.
Ce fut une réelle frayeur. C’est comme quand une panique s’empare de tout un village. L’attaque de Baanga est passée. Mais les conséquences, les séquelles sont là. Vivement que le bout du tunnel soit perceptible dans cette histoire d’insécurité. En tout cas, les populations espèrent ardemment cette occurrence. Et le Burkina Faso ne s’en portera que mieux.
Hama Hamidou DICKO
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