Le Persévérant

Le projet EBA/FEM compte faire disparaître cette pratique néfaste pour l’environnement.

Photo : Hama Hamidou DICKO.

PROTECTION ET CONSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT DANS LE SAHEL.

Le projet EBA/FEM aux côtés des populations de Oursi.

C’est la salle des rencontres de la mairie de Oursi qui a servi de cadre ce mercredi 2 août 2017 à l’atelier d’information et de sensibilisation sur les techniques de substitution des haies mortes par des haies vives. Présidé par le maire Mohamed Ag Wananour, cet atelier a mobilisé des responsables et chefs de services déconcentrés et des leaders religieux et d’associations de Oursi, des bénéficiaires et Dieudonné Damiba, l’expert terrain du projet EBA/FEM. Le tout, sous l’œil bienveillant de Kouka Ouédraogo, le chef d’antenne du projet EBA/FEM basé à Gorom-Gorom pour la région du Sahel.

«Informer et sensibiliser les conseillers municipaux et les membres des Conseils Villageois de Développement (CVD) des 7 villages d’intervention du projet EBA/FEM sur la substitution des haies mortes par des haies vives», tel est l’objectif global de cet atelier tenu à Oursi ce mercredi 2 août 2017. Spécifiquement, il s’est agi pour le projet EBA/FEM d’exposer sur la situation des ressources forestières dans la province de l’Oudalan en général et dans la commune de Oursi en particulier ; de présenter les dommages portés à la forêt à travers la construction d’une haie morte ; de présenter les possibilités et les avantages d’une haie vive et montrer aux participants comment la construire. Et pour conduire cet atelier, Kouka Ouédraogo et ses collaborateurs ont fait appel à Abel T. Ilboudo, le Directeur provincial de l’environnement, de l’économie verte et des changements climatiques de l’Oudalan. Très à l’aise dans son domaine, M. Ilboudo a procédé par la méthode participative. «Rien ne peut se faire sans un environnement sain», introduira Abel T. Ilboudo. «Qui peut nous dire les différences qu’il a constatées sur l’évolution de l’environnement ces derniers temps ?», a-t-il lancé, comme une boutade, aux participants. Et comme une avalanche, les réactions fusaient de toutes parts dans la salle. «Appauvrissement du sol» ; «rareté du pâturage» ; «disparition de certaines espèces animales et végétales» ; «ensablement et tarissement des points d’eau» ; tels ont été entre autres, les réponses avancées par les participants. «Nous sommes donc tous unanimes de la dégradation continue de notre environnement», a rebondi Abel T. Ilboudo avant d’ajouter que toutes ces situations dramatiques ont pour conséquences, «l’installation de la famine pour les humaines et les animaux». Tout en énumérant quelques causes de cette situation catastrophique pour l’environnement et pour l’homme, qui d’ailleurs est en partie responsable, Abel T. Ilboudo invitera les uns et les autres à un changement de mentalités et de comportement vis-à-vis de la nature. «C’est vrai que l’homme a peur du changement, mais le changement auquel nous vous invitons est un changement qui s’impose de lui-même et c’est d’ailleurs pour notre propre bien» a assené Abel T. Ilboudo. C’est vers ce même changement positif que le projet EBA/FEM invite les populations de Oursi en leur disant de substituer les haies mortes par des haies vives. Au-delà de l’invitation, le projet EBA/FEM se tient aux côtés des populations pour les accompagner. Et pour commencer, deux à trois producteurs modèles seront appuyés pour clôturer leurs champs et autres jardins, par des haies vives avant la mise à l’échelle de cette pratique salvatrice pour la nature, les animaux et les humains. En effet, de par le passé et jusque-là, pour clôturer les champs ou les jardins et mêmes pour les enclos du bétail, la population coupait les arbres verts, donc vivants. Une pratique qui a et continue d’avoir des conséquences néfastes et incalculables sur l’écosystème. Pour inverser cette tendance, le projet EBA/FEM assistera les populations à planter des arbres vivants, donc verts, pour servir de clôtures aux champs, aux jardins, voire les enclos. Après les échanges suivis de projection sur les méfaits de la coupe illicite des arbres verts, les participants de l’atelier de Oursi ont unanimement décidé de se tourner vers les haies vives pour conserver la nature. Pour Djénéba Issouffou, «les initiatives du projet EBA/FEM sont les bienvenues car elles concourent à la promotion et à la conservation de l’environnement. Sans notre environnement, que serions-nous ? Donc, nous nous engageons vraiment à adopter les haies vives pour sauver et sauvegarder notre nature». Satisfaits, Kouka Ouédraogo et Dieudonné Damiba du projet EBA/FEM, l’étaient. Satisfait, l’était également Abel T. Ilboudo, le directeur provincial de l’environnement, de l’économie verte et des changements climatiques de l’Oudalan. «Nous saluons le projet EBA/FEM pour avoir initié cet atelier. Nous nous réjouissons de l’engouement et de l’engagement des participants et nous rassurons le projet EBA/FEM, de notre disponibilité en tant que service technique, à les accompagner dans cette bonne voie de protection et de conservation de l’environnement» a-t-il confié. En rappel, le projet Adaptation Basée sur les Ecosystème (EBA) est un projet du Ministère de l’Environnement qui intervient dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques en se basant sur les ressources naturelles. Le projet EBA/FEM est né de la volonté commune du Gouvernement du Burkina Faso, du PNUD et du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) pour réduire la vulnérabilité des communautés locales aux risques additionnels posés par les changements climatiques et renforcer leur résilience en mettant l’accent sur les secteurs de la gestion des ressources naturelles. Depuis sa base sahélienne de Gorom-Gorom, le projet EBA/FEM, intervient sur toutes les zones humides mais prioritairement sur la mare de Oursi, nous a confié le chef d’antenne, Kouka Ouédraogo.

Hama Hamidou DICKO

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