Le Persévérant

Le Persévérant

Il faut des routes dans le Sahel burkinabè !!!

INFRASTRUCTURES ROUTIERES DU FASO.

 

La Région du Sahel fait-il partie du Burkina Faso?

«La route du développement passe par le développement de la route», dit l’adage. Mais à voir l’état des routes du Sahel burkinabè, on se demanderait si toutefois le Burkina Faso pense à son développement, ou du moins si le Sahel fait partie du Burkina Faso. En tout cas, c’est notre sentiment et ce, suite à une tournée que nous venons d’effectuer dans la province de l’Oudalan. Constat.

Gorom-Gorom, Oursi, Déou, Tin Akoff, Tasmakatt… Ce sont là, des noms de localités très emblématiques du Sahel burkinabè. Emblématiques et mythiques, voire mystiques. Oursi avec sa mare légendaire, ses dunes, sa huo bééro (le site archéologique). Gorom-Gorom avec sa Tondikara (pierre blanche) des temps immémoriaux. Tin Akoff avec son fleuve Béli dont la renommée a traversé les frontières burkinabè. Déou, la ville aux plages de sable aux flancs des ….collines rocheuses. Rien ne pourrait mieux vous situer que de vivre ces réalités pour vous rendre compte des merveilles que la nature a logées là. Des sites qui méritent amplement d’être inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un détour dans le Sahel burkinabè et vous risquez de vous y établir si possibilité vous était donnée. Mais hélas. Mille fois hélas. Pour visiter une localité, il faut s’y rendre d’abord. Et nous ne voyons pas comment des touristes ou des visiteurs peuvent s’y rendre. Non pas que le Sahel soit classé «zone rouge » pour cause des terroristes. Du point de vue de terrorisme, on se demande actuellement quelle est cette zone qui ne soit pas rouge. Les terroristes arrivent à frapper à souhait partout où ils veulent. Et malheureusement beaucoup de localités ont pu vérifier cette assertion et peut-être que d’autres encore le vérifieront, même si cela n’est pas notre souhait. Donc, pour revenir au Sahel burkinabè, ce n’est nullement le terrorisme qui est l’ennemi numéro un. Le vrai problème, le vrai mal, le vrai danger, le véritable ennemi, c’est plutôt l’état des routes. Tenez ! Dites à quelqu’un qui connaitrait ces routes-là de se rendre de Dori à Déou ou de Dori à Tin Akoff ou de Dori à Tasmakatt en passant par Gorom-Gorom. Il vous dira ou vous demandera, s’il le faut, à genoux, de lui infliger une autre punition que de lui imposer une telle corvée, un tel travail de Sisyphe. Ceux qui y vivent, ils vivent les voyages comme des pis allers. Vous nous croyez en train d’exagérer la situation. C’est simple, c’est même très simple. Faites-y un tour. Nous demandons à toute autorité, qui que ce soit,  de prendre, en….véhicule, fut-il un V8, ces routes et nous en reparlons après son périple. Que notre autorité veuille aller de Dori à Tin Akoff, à Tasmakatt, à Déou, à Oursi, à Gandafabou. Bref.

Nous nous sommes uniquement focalisés aujourd’hui sur l’Oudalan. Allez-y dans le Soum et vous verrez pareille situation, sinon plus. Allez-y dans le Yagha. Vous serez édifiés par l’état des routes. Bref.

Franchement il est temps que nous quittions le dilatoire qui a jusque-là plombé notre développement. A moins qu’on nous disons que le développement n’est pas une priorité pour le moment. Ou du moins qu’on nous dise que le développement de cette zone du Burkina Faso n’est pas une priorité. Et cela nous ramène ou nous amène à nous interroger si le Sahel fait partie du Burkina Faso. Du Burkina Faso d’en haut. Nous disons d’en haut car les vrais travailleurs sont sur le terrain. Allez-y à Gandafabou, vous y trouverez une école et un Centre de Santé et de Promotion Social. Allez-y à Déou et vous trouverez la police, les agents des eaux et forêts et autres. Dieu seul sait dans quelles conditions ces «sacrifiés» du Burkina Faso se débrouillent pour maintenir la présence symbolique mais combien martyrisante pour eux,  de l’Etat burkinabè. Ce n’est pas cet instituteur que nous avons trouvé sans logement à Massifigui qui nous contredira. Et ce n’est pas non plus ce Docteur en tournée, tout seul dans son véhicule, complètement après Tin Akoff, quand in vient de Gorom-Gorom, qui nous dira le contraire. Bref. Les problèmes sont connus depuis longtemps. Il suffit juste d’actionner les leviers de leur résolution. Au Burkina Faso, il nous manque une véritable volonté politique. Ici la volonté politique ne s’entend pas seulement par des déclarations démagogiques et sans suite. Notre vrai problème c’est le manque criard de la volonté politique. Sinon, le pays a beaucoup de potentialités. Le Sahel a beaucoup de potentialités. Le calcaire, le manganèse, l’or, le bétail, et pourquoi pas le pétrole et l’uranium. Pour ce qui concerne le pétrole et l’uranium, nous attendons, non pas qu’on nous demande les preuves mais plutôt qu’on nous prouve le contraire de ce que nous avançons. A défaut, qu’on nous donne les moyens et nous prouverons la véracité de nos propos. Bref. Nous avons ici, parlé uniquement du Sahel. Mais nous tenons à dire aux uns et aux autres que nous ne sommes nullement régionalistes. La preuve, nous avions déjà publié une tribune dans le journal Le Pays où nous avions attiré l’attention du Président du Faso d’antan, Yacouba Isaac Zida, actuellement Général. Nous l’avions invité à visiter le Burkina Faso suivant un itinéraire qui commence à Koundougou dans les Hauts-Bassins pour se terminer dans la Kossi en tournant autour du Burkina, mais tout en restant à l’intérieur de ses frontières. Bref. Faites quelques choses, Messieurs des autorités. On me demanderait qu’est-ce que moi j’ai fait ou je fais? J’ai tout fait en dénonçant. Si je pouvais agir, je n’allais pas parler. Respectueuses salutations à tout le peuple burkinabè. Et sans rancune aucune.

Le Burkina Faso, il est un et unique.

Dieu bénisse l’humanité.

 

 

Hama Hamidou DICKO

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03/03/2016
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