Le Persévérant

Le Persévérant

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE DORI Trois agents de santé à la barre.

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE DORI

Trois agents de santé à la barre.

 

 

Le palais de justice de Dori a connu une ambiance particulière ce matin du jeudi 18 juillet 2019. Et pour cause, trois agents de santé y comparaissaient pour des présumés faits de corruption. C’était en présence des témoins, du président de la section provinciale du MBDHP/Séno, partie du procès et du personnel du Centre Hospitalier Régional de Dori où exercent les trois agents, tous trois des attachés de santé.

 

Douze mois d’emprisonnement assortis de sursis et deux millions de Francs CFA fermes. Telle a été la réquisition du Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Dori à l’encontre de B.I contre qui, des faits prévus et punis par la loi, ont été reconnus. Pour J.B, douze mois d’emprisonnement et deux millions de Francs CFA, le tout assorti de sursis, ont été requis par le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Dori. Quant au troisième agent prévenu, K.H.D., le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Dori a requis sa relaxe pure et simple. «Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?» C’est la question que le Président du Tribunal de Grande Instance de Dori leur a individuellement et tour à tour posée. Et les deux premiers ont répondu chacun : «Je n’ai rien à dire ; je n’ai rien à ajouter». Le troisième a répondu : «Je remercie le Procureur». Et au Président du Tribunal de lui demander : «Tu remercies le Procureur ou tu remercies le Tribunal ?» Ce sont des murmures teintés de rires qui vont couvrir ce dialogue. Mais avant de parvenir à ces rires masqués et à ces sourires à peine dissimulés, les choses n’ont pas été de la sorte tout au long des débats.

 

En effet, tout a commencé aux environs de 9 heures lorsque le Président du Tribunal de Grande Instance de Dori a appelé à la barre B.I, J.B et K.H.D. A la question de savoir si les prévenus reconnaissaient les faits à eux reprochés après bien sûr le rappel de ces faits, B.I dira sans ambages reconnaître les faits. Par contre J.B et K.H.D diront ne pas reconnaître les faits. S’en suivront plusieurs minutes de dépositions, de débats, d'explications et de témoignages. Les présumées victimes de corruption, le responsable de l’unité de soins où travaillent les présumés coupables, les présumés coupables eux-mêmes, le Président de la section provinciale du MBDHP/Séno, tout ce beau monde est passé à la barre. Des sommes ont été citées. 30.000 Francs CFA par-ci, 90.000 Francs CFA par-là, 150.000 Francs CFA et 200.000 Francs CFA plus loin, telles sont les sommes qui revenaient dans les propos. Le MBDHP/Séno qui dit avoir été interpellé et sollicité, a joué un rôle, tantôt de facilitateur, tantôt de conciliateur dans cette affaire. Les prévenus disent avoir agi par «humanisme». Le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Dori exprimera son étonnement face à une attitude des prévenus qu’il qualifiera de «coursiers des malades». Toute chose qui l’amènera à dire que «le Parquet n’est pas assez naïf pour se laisser embarquer dans ces narrations qui présentent les agents de santé comme des gens ayant agi sans intérêt quelconque». C’est pourquoi dans ses réquisitions, le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Dori a requis les peines ci-dessus citées à savoir douze mois d’emprisonnement assortis de sursis et deux millions de Francs CFA fermes pour B.I., douze mois d’emprisonnement et deux millions de Francs CFA, le tout assorti de sursis pour J.B. et la relaxe pure et simple pour K.H.D.

 

Seront-ils condamnés ? Seront-ils relaxés ? Bref, le Tribunal suivra-t-il les réquisitions du Procureur ? Pour le savoir, rendez-vous a été donné à l’assistance pour le jeudi 8 août 2019, toujours au Tribunal de Grande Instance de Dori. Il venait de sonner 11 heures 45 minutes quand le nombreux public venu suivre cette affaire qualifiée de racket par certains, sortait de la salle des audiences. Et en attendant le jeudi 8 août 2019, les commentaires vont bon train dans la ville de Dori.

 

Hama Hamidou DICKO

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18/07/2019
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