Le Persévérant

Porte-Parolat du Gouvernement Dr Zerbo : Veut-on déconcentrer le Pr Maïga ?

Le Burkina Faso a eu un nouveau Premier Ministre depuis le vendredi 10 décembre 2021. En effet, c’est depuis cette date que l’actuel Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a dévoilé le nom de celui qu’il a chargé de conduire l’équipe gouvernementale et ce, après la démission le 8 décembre 2021 ou le renvoi, c’est selon, de l’ex-Premier Ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré.

Après sa nomination, le géophysicien Dr Lassina Zerbo mettra juste trois jours pour prendre fonction. C’est ainsi que le lundi 13 décembre 2021 verra concomitamment sa prise de fonction de même que la signature et la publication de l'arrêté portant mise en place de l’équipe gouvernementale dite resserrée de 25 membres avec une Secrétaire Générale du Gouvernement. Comme il est de coutume en pareilles circonstances, il y’eut des départs, des arrivées mais également des maintiens. Et parmi les Ministres maintenus, je citerai deux : le Pr Alkhassoum Maïga et le Dr Ousséni Tamboura. Là n’est pas le problème.

Mais, puisque mais il y’a, là où réside le problème à mon humble avis, c’est la charge confiée au Pr Alkhassoum Maïga. Veut-on le déconcentrer ? Telle est la question que je me suis posé et que je me pose toujours. Peut-être qu’on m’aidera à mieux comprendre et à voir clair pour comprendre la communication gouvernementale, puisque, et je le pense, la composition d’un Gouvernement est déjà une communication en soi.

Je parlais tantôt de maintien. Dans le précédent Gouvernement, le Dr Ousséni Tamboura était Ministre de la Communication, des Relations avec le Parlement, Porte-Parole du Gouvernement. Dans ce même Gouvernement, le Pr Alkhassoum Maïga était Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. C’est juste un rappel. Avec la nouvelle donne, le Dr Ousséni Tamboura devient Ministre de la Communication, des Relations avec le Parlement, de la Culture des Arts et du Tourisme. Quant au Pr Alkhassoum Maïga, il devient Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Porte-Parole du Gouvernement. Et j’avoue que c’est là que je me perds. On aurait pu ou du laisser le Porte-Parolat du Gouvernement au Dr Tamboura, surtout qu’il s’en sortait assez bien dans cet exercice. Je ne doute point des capacités communicationnelles et de l’éloquence du Pr Maïga, mais je n’arrive pas à comprendre que c’est l’un qui communique et c’est l’autre qui porte la parole.

Veut-on déconcentrer le Pr Maïga ? La question revient, têtue. Pourquoi, je me la pose ? Parce tout simplement, l’efficacité de l’action gouvernementale nécessite une proximité, voire une convergence des buts et des missions. La Communication, la Culture et le port de la parole gouvernementale sont proches, me semble-t-il. Mais, diriger un Département qui semble «extra-muros» puisque ayant ses buts et missions à part et vouloir réussir la communication gouvernementale, cela me renvoie presqu’à l’image de Sisyphe avec son rocher et la montagne à gravir. Le Pr Maïga sera obligé de gérer le personnel enseignant des universités, gérer les étudiants, veiller à la normalisation des années académiques qui n’ont pas fini de se chevaucher, en un mot veiller à la bonne marche de l’Université-Burkina et en même temps être prêt à suivre le flot des évènements pour ne pas se faire distancer par les rumeurs, les ragots et autres fake-news. Au même moment, il doit également être disposé et disponible pour la presse, nationale et internationale. J’avoue qu’on aurait voulu écarteler le Pr Maïga qu’on ne s’en serait pas pris autrement. Et à cette allure, je suis sûr qu’un des pans, sinon les deux, en prendra un sérieux coup. Au début, le Pr Maïga trouvera la tâche, peut-être enthousiasmante, voire intéressante. Le flash des spots, les questions des journalistes qui fusent, les longues attentes pour le voir apparaître. Mais, vite, très vite, il se rendra compte qu’il n’a pas que ça à faire. Et l’autre côté de ses prérogatives ? On me dira qu’il peut ou pourra déléguer des rôles. Certes, mais il y’a un proverbe, qu’il connait très sûrement, qui dit que et je cite : «Envoies quelqu’un et tu verras tes pieds se reposer, mais jamais ton cœur». Bref.

Le Pr Alkhassoum Maïga avait brillamment conduit son Département. Jusque-là. Est-ce que sa nouvelle camisole, qui heureusement n’est pas une camisole de force, lui permettra de mieux se mouvoir dans l’atteinte de ses objectifs ? That’s the question et c’est le wait and see. En attendant, tout le bien que je lui souhaite, c’est de réussir. Au-delà de lui, toute l’équipe gouvernementale. Le Burkina Faso en a vraiment besoin. Leur réussite est d’ailleurs un impératif.

Nous sommes aujourd’hui, jeudi, le 30 décembre 2021.

Que Dieu veuille et veille.

Que Allah nous garde et nous guide.

Hama Hamidou DICKO.