Le Persévérant

CAISSE NATIONALE DE SECURITE SOCIALE DE NOUNA. Les pensionné(e)s de Nouna broient du noir !!! Les pensionné(e)s de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de Nouna ont vécu une matinée décevante en se rendant pour toucher leur pension ce Mardi 05 Mars 2013. Que s’est-il au juste passé? C’est ce que nous avons voulu savoir en nous rendant au bureau provincial de la CNSS de Nouna. «La CNSS veut affamer les pauvres pensionné(e)s que sont nos mères et nos pères». C’est en substance ce que nous a raconté un interlocuteur anonyme au bout du fil. Le même interlocuteur qui dit avoir accompagné sa maman s’indignait du fait qu’on leur ait dit soit de venir à Dédougou soit d’attendre complètement les trois prochains mois pour toucher toutes les deux pensions cumulées ensemble. Pour tirer la situation au clair, nous nous sommes rendus au bureau de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale de Nouna, situé à environs 2km du centre-ville sur l’axe Nouna-Dédougou. A l’approche des lieux, nous avons rencontré Hélène Traoré qui marchait très difficilement pour regagner son domicile. A la question de savoir ce qui se passait, voici sa réponse : «Nous ne comprenons rien. Nous sommes venus très tôt le matin et nous avons attendu en vain pour pouvoir toucher nos pensions. Nous n’avons rien reçu et nous ne savons pas quand est-ce que nous aurons gain de cause». C’est sur ces entrefaites que son fils est venu la chercher, avec un air qui transpirait le découragement. Auparavant, un autre pensionné rencontré sur la route et qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat nous a confié ne rien comprendre aussi. «Je suis venu pour chercher mes allocations familiales et je n’ai pas eu gain de cause et je ne sais pas quand est-ce que je serai satisfait» nous a-t-il dit avant d’ajouter que cette situation est vraiment affligeante du moment où les dépenses quotidiennes sont pressantes et imprescriptibles. A l’entrée de la cour de la CNSS/Nouna, nous avons rencontré une vieille femme qu’une jeune fille reconduisait à la maison sur une moto, la mine déconfite. Lorsque nous nous sommes présentés au vigile qui assurait la sécurité des lieux, il était 12h30. Sur la terrasse de l’auvent, étaient assises trois personnes : deux agents des forces de l’ordre et un Monsieur en civil. Une quatrième personne en civil était couchée sur un banc. Point de pensionné(e)s dans la cour. Ils étaient tous rentrés chez eux. Lorsque nous avons émis le vœu de rencontrer le responsable des lieux, un Monsieur en civil nous a fait savoir que le responsable local de la Caisse est à l’intérieur mais «de quoi s’agit-il?», nous -a-t-il demandé. «Un bruit court en ville que vos pensionné(e)s n’ont pas eu gain de cause» avons-nous ajouté après avoir décliné notre identité. «Donc ils sont allés vous saisir pour ça?» s’est étonné notre interlocuteur qui, tout en se présentant comme étant le chef de la présente mission de la CNSS qui est venue pour la paie des pensions, a catégoriquement refusé de nous dire son nom car, et toujours selon lui, «avec les journalistes, on ne sait pas où peut aller la parole». Après ce bref dialogue, notre interlocuteur nous a fait savoir que le problème de paiement des pensions est tout simplement lié à l’absence du réseau suite au débrayage des agents de l’ONATEL. «Nous avons tous peiné pour toucher nos salaires. Donc cette situation est indépendante de notre volontés» a-t-il ajouté. A la question de savoir la date à laquelle les pensionné(e) de Nouna pourraient entrer en possession de leur pension, notre interlocuteur nous a répondu qu’il lui serait difficile de donner un délai, «mais ce qui est sûr, nous sommes là-dessus et dès que la situation est favorable, les pensions seront payées». Vivement donc cette situation se décante car au-delà des pensionné(e)s, ce retard de paiement affecte beaucoup de personnes. Au vu de cette malencontreuse expérience, nous osons croire que la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, surtout le bureau provincial de Nouna, prendra dorénavant toutes les mesures de sécurité qui siéent pour éviter une pareille déconvenue. Mais en attendant, ce sont les pensionné(e)s de Nouna et ses environs qui broient du noir.