Le Persévérant

                                                                  INSTABILITE POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE EN AFRIQUE.

                                                                                             Etat des lieux et perspectives.

L’Afrique n’a pas fini de faire parler d’elle, surtout négativement, ou du moins ses dirigeants n’ont pas fini de se donner gratuitement en spectacle face au reste du monde. Quand les opposants et les organisations de défense des droits humains donnent de la voix, nos princes régnants répliquent pour parler de vue d’esprit ou de complots. Parlant justement de complots, voici quelques cas répertoriés qui illustrent en partie, la «complotite aiguë» dont souffraient et souffrent de nos jours, certaines de nos têtes couronnées.

Complots par-ci, complots par-là. Cela est devenu presqu’une réalité, sinon une réalité du continent africain. Notre regard rétrospectif s’est posé sur l’année 2012, plus précisément au mois d’Octobre. Jugez-en de vous-mêmes.

Samedi 13 Octobre 2014. Nous sommes au soir, dans un faubourg de Nouakchott, la capitale Mauritanienne. Le Général Ould Abdel Aziz rentrait d’une petite randonnée. Voulant certainement tâter les bienfaits des secousses d’une route secondaire quand on est dans un 4X4 en Afrique, le Président Mauritanien décide de s’engager sur une piste non balisée. Manque de pot ou complot, le véhicule personnel du Président Général est pris en poursuite par une patrouille de Gendarmerie qui passait par là. Suite au refus d’obtempérer du Président, le gendarme qui dit n’avoir pas reconnu le Président, ouvre le feu. Tout ce qu’on peut dire, c’est que ce gendarme est très adroit. En effet, étant en mouvement et presque à un moment crépusculaire et à vive allure, il arrive tout de même à toucher le véhicule du Président. Et même mieux, sa balle transperce le siège du véhicule avant de percuter le Président. Touché, ce dernier passera un bon bout de temps en France pour des soins appropriés. Tentative de coup d’Etat ou simple accident comme l’a insinué la thèse officielle? Pour le moment rien n’est clair ni n’a été clarifié à ce sujet.

Le Dimanche 21 Octobre 2012, sept (07) assaillants sont tués dans la tentative de prise de la caserne d’une unité d’élite en Guinée Bissau. Que s’est-il réellement passé? Mystère et boule de gomme.

Le Lundi 22 Octobre 2012, le Procureur de la République du Bénin monte au créneau pour annoncer une tentative d’empoisonnement sur la personne du Président Thomas Yayi Boni. Stupeur et émoi dans le pays de Mathieu Kérékou d’autant plus que cet empoisonnement devrait être perpétué selon la thèse officielle, par le médecin traitant du Président et aidé dans cette basse besogne par la nièce même du pauvre Président Boni et un autre de ses proches. Selon ce qui a été avancé, c’est un ex proche du Président Thomas Yayi Boni, le richissime homme d’affaire Franco-Béninois, Achille Talon qui leur aurait proposé la somme d’un (01) milliard de Francs CFA pour envoyer ad patres, le Président qu’ils ne voulaient plus voir ou sentir. Jusque-là, rien de véridique n’a filtré de cette scabreuse affaire.

Le même Lundi 22 Octobre 2012, pendant que les Béninois retenaient leur souffle, les Centrafricains n’en croyaient pas leurs oreilles lorsqu’ils apprenaient la confirmation de l’échec d’une tentative de coup d’Etat contre le Général François Bozizé. Pour évoquer cette affaire qui ne sera jamais élucidée, recours a été fait au Procureur de la République qui est allé de lui-même à la face des médias pour ce faire.

Nous avons délibérément circonscrit notre regard au mois d’Octobre 2012 pour faire un bref aperçu de la stupidité de certaines situations vécues nulle part ailleurs qu’en Afrique. Au vu donc de ce qui précède, nous arrivons à la conclusion que la seule et valable voix pour l’Afrique, c’est l’installation d’une démocratie vraie et distante de tout calcul. C’est la meilleure protection contre les complots, surtout les vrais qui ne ratent jamais leur coup. Tout entêtement conduira inévitablement à la perte de l’entêté. Invite est donc faite à nos détenteurs du pouvoir temporel de prendre leçon avec un certain Blaise Compaoré ayant vécu sur un sol nommé Burkina Faso.

                                                Hama Hamidou DICKO                                                                                                                                    

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