Le Persévérant

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Le Grand Barrage de la Renaissance : L'Éthiopie relève un gigantesque défi

Le Grand Barrage de la Renaissance : L’Ethiopie relève un gigantesque défi

 

Le Grand barrage de la Renaissance, situé sur le Nil Bleu, alimente une centrale hydroélectrique dont la première des 13 turbines a été mise en service le 20 février 2022. Avec une puissance installée de 5.150 MW, cette centrale devrait être, à son achèvement, la plus puissante d'Afrique et le barrage sera l'un des plus importants du monde.

 

Tout a commencé officiellement le 31 mars 2011 où le projet a été rendu public. Les travaux vont démarrer le 28 mai 2013 et la construction devrait durer jusqu'en 2022. Toutefois les travaux ne sont pas entièrement terminés.

Le Grand Barrage de la Renaissance va vite susciter des tensions avec les pays situés en aval, notamment le Soudan et l’Égypte. Après plusieurs péripéties, un contrat de 4,8 milliards de dollars soit 2.400 milliards de Francs CFA est attribué à la société Salini Impregilo renommée Webuild en 2020, sans appel d'offres. Le projet prévoit 27 millions de tonnes de béton et le gouvernement éthiopien recommande de favoriser l'utilisation de produits locaux.

 

La première pierre est posée le 2 avril 2011 et une usine de concassage de pierres est construite à proximité. Le barrage s'est appelé « Projet X », puis « barrage du millénaire » avant de devenir le « Grand barrage de la renaissance éthiopienne » le 15 avril 2011. Les travaux se poursuivant, le 28 mai 2013, le Nil Bleu sera détourné lors d’une cérémonie. En mai 2019, l'Éthiopie espère pouvoir commencer sa production d'énergie en décembre 2020 avec 750 MW, grâce à deux turbines.

 

En octobre 2019, le plan du barrage est de nouveau modifié, le nombre de turbines est réduit de 16 à 13. La puissance totale redescend à 5.150 MW. Le 20 février 2022, la production d’électricité est officiellement lancée avec la mise en marche de la première turbine.

Les besoins en électricité de l'Éthiopie augmentent de 30 % par an, et l'exportation de l'électricité produite par le barrage vers les pays voisins fournirait 730 millions d'euros par an au pays soit 478 milliards 150 millions de Francs CFA.

 

Le Grand Barrage de la Renaissance est haut de 175 m, long de 1.800 m avec un volume de 10 millions de mètres-cubes, un réservoir de stockage de 79 kilomètres-cubes pour une surface d'eau de 1.561 km2 et une élévation normale de 640 m. C’est le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique.

 

En mai 2010, un accord-cadre sur le partage des eaux du Nil a été signé entre le Rwanda, la Tanzanie, le Kenya, et le Burundi, provoquant le mécontentement de l'Égypte et du Soudan. Les bailleurs de fonds internationaux s’étant retractés, le gouvernement éthiopien décidera donc de financer seul la construction du barrage. Des contributions spéciales seront demandées aux Éthiopiens. En 2021, le coût final du barrage est estimé à 10 milliards de dollars ou 5 mille milliards de Francs CFA.

Le 22 juillet 2020, l’Éthiopie annonce avoir atteint le niveau de remplissage du barrage prévu pour la première année d'exploitation, ce qui permettrait de tester les deux premières turbines du barrage afin de produire de l'électricité début 2021.

 

Le lac-réservoir couvrira 1.680 km2. Il retiendra 67 milliards de m3 d'eau et pourrait prendre plus de sept ans à se remplir. Plus de 20.000 personnes seront déplacées. Le projet a été lancé sans étude d'impact ni consultation des pays de l'aval. Des interrogations subsistent sur plusieurs aspects du barrage. Toujours est-il que c’est un gigantesque défi que l’Ethiopie a ainsi relevé.

 

Hama Hamidou DICKO (sur adaptation des recherches sur le Net)

 



23/04/2023
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