INSTABILITE AU MALI: Quand la CEDEAO accentue la souffrance des populations
Le Mali n’a jamais cessé d’être cité en exemple de démocratie réussie, et ce, depuis l’avènement de cette façon de gouverner avec le discours de la Baule où, en 1990, le Président Français, François MITTERAND conditionnait toute aide au développement pour les pays africains, surtout du précarré français, par l’instauration et le respect des principes démocratiques. Vingt ans après, la mayonnaise commence à prendre petit à petit sur le continent. Mais s’il ya toujours des canards boîteux, force est de reconnaître que des pays sont sortis du lot pour s’inscrire résolument dans le registre démocratique pour ce qui concerne la dévolution et la gestion du pouvoir d’Etat. C’est le cas du Mali. Du moins c’était le cas du Mali jusqu’au Jeudi 22 Mars 2012, jour où le Capitaine Amadou Aya SANOGO et ses camarades de la célèbre caserne de Kati, à quelques encablures de Bamako, ont décidé de mettre un terme au mandat du Général Amadou Toumani TOURE qui était beacoup plus préoccupé par une fin en apothéose de son mandat qui prenait d’ailleurs fin après les elections présidentielles du 29 Avril prochain. C’était sans compter avec SANOGO et sa bande qui l’accusent de laxisme et de lâchété face à la rebellion du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) qui écume le Nord du Mali mettant ainsi en danger l’intégrité territoriale. En effet, depuis des lustres, les rebelles du Nord Mali, constitués en majorité des individus de l’ethnie touaregue, se faisaient entendre de temps en temps. Mais depuis Janvier 2012, les choses sont allées vite, très vite même. A peine ont-ils tiré le premier coup de feu que les caciques du MNLA commencèrent à ravir une à une, les villes du Septentrion malien qui étaient jusque là gardées par l’armée régulière. Après les massacres des prisonniers d’Aguélhoc, c’était devenu la débandade, le sauve qui peut au sein des forces armées maliennes stationnées au Nord. C’est face à toute cette humiliation qui semblait, à leurs yeux, bénéficier de la complicité des gouvernants du moment que le groupe de Sanogo a décidé de mettre fin au pouvoir démocratique de ATT. Et c’est là qu’entre en jeu la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour dit-elle forcer les putschistes à remettre en place l’ordre constitutionnel. C’est son plein droit et même logique de ne plus vouloir de militaires au pouvoir au 21è siècle. Les autres continents ont réussi le pari, pourquoi l’Afrique ferait-elle l’exception ? Mais là où le bât blesse et l’étonnement à son summun, c’est la prompte réaction de la CEDEAO. Quand le MNLA se baladait de ville en ville dans le Nord Mali, on avait de la peine à entendre la voix de la CEDEAO. Pourquoi n’avoir pas donné un ultimatum aux Azawadistes pour les forcés à déposer les armes et à venir discuter et dialoguer avec les autorités légalement installées ?! C’est à se demander si la CEDEAO se soucie réellement du peuple malien ?! Avec ses mésures de sanctions décidées à Abidjan et réitérées à Dakar, on se retrouve face à une situation de capharnaüm au pays de Mamari Biton COULIBALY. Avec une célérité inouie, la CEDEAO a décidé d’un blocus total sur le Mali pour dit-elle forcer le Capitaine Sanogo et sa bande à rendre gorge et restituer le pouvoir à ATT ou à défaut au Président de l’Assemblée Nationale, Diacounda TRAORE. C’est vrai que le coup de force est condamnable et il l’a d’ailleurs été à l’unanimité. Mais la CEDEAO ne se tromperait-elle pas de cible en voulant coûte que coûte asphyxier le Mali ? On sait qu’en pareille situation ce sont les plus pauvres des populations qui vont inévitablement trinquer. N’aurait-il pas fallu, après les condamnations, soutenir la junte militaire à combattre sérieusement les rebelles ? La force des 2.000 hommes que la CEDEAO dit avoir constituée avec une rapidité à vous couper le souffle pourrait faire l’affaire. Ce n’est qu’après avoir bouter le MNLA, Ançar Dine et autres Djihadistes de tout bord hors du Mali que l’on allait sereinement pouvoir s’occuper de la junte militaire et l’obliger à rendre le pouvoir aux civils sous peine d’embargo et d’intervention militaire. Ce n’est pas à un militaire qui a risqué sa vie pour préparer et fomenter un coup d’Etat qu’on arriverait facilement à impréssionner et à effrayer avec des ménances de sanctions ou même des sanctions réelles. ATT et COMPAORE ne diront pas le contraire. Maintenant qu’on en est là, il n’est toujours pas tard. Avec la nomination comme médiateur dans cette crise du Président Burkinabè Blaise COMPAORE d’ailleurs capitaine comme Sanogo, on est en droit d’espérer une sortie de crise apaisée. Mais pour cela, il va falloir que, sans donner l’impression de perdre la face, la CEDEAO fasse machine arrière pour lever son embargo d’abord.Ensuite, soutenir les militaires à combattre les rebelles de toutes tendances confondues. Après cette étape, obliger même par la force des armes s’il le faut, Sanogo et son groupe à se retourner à Kati où lui-même donnait jusque-là des cours. Sinon, passer outre et forcer la junte à partir sans au préalable régler la question rebelle finirait de convaincre les plus sceptiques qu’en réalité la CEDEAO coure plutôt derrière ses interêts qui consistent à proteger ses dirigeants d’éventuels coups d’Etat. En tout cas ce ne serait pas le sauvetage du peuple malien qui aurait motivé les Ouattara, Yssoufou, Boni, Gnassingbé, Sall, Goodluck, Sirleaf et autres Compaoré. Il n’est donc pas tard pour la CEDEAO pour rectifier son tir. IL n’est jamais tard pour bien faire. En attendant, la crise s’installe de plus en plus au Mali. Et pour tout le monde, c’est le wait and see. Vivement qu’une issue rapide mais pacifique y soit trouvée.
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