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MOT D’ORDRE DE GREVE DU SYNTSHA.
Le mouvement suivi à 98% dans la Kossi.
Ce Jeudi 15 Novembre 2012 nous avons fait un tour au CMA de Nouna pour constater le niveau de suivi du mot d’ordre de grève du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale, trois jours après son lancement. Voici le constat qui nous avons pu faire.
Il était 10h04mn lorsque nous arrivions au Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA) de Nouna. L’ambiance n’était pas celle des jours ordinaires. Pour cause, le personnel soignant était absent. Trouvés sur les lieux, Sibiri Nestor Dembélé et Komon Dioma, tous des agents du CMA, nous disent être venus pour voir un parent malade. Interrogés sur le bienfondé de cette grève, Mr Dembélé nous a répondu en ces termes : «C’est une grève bien fondée. D’autres ont revendiqué ici avec des armes et ont été satisfaits. Nous, nous n’avons pas d’armes, mais il faut être en bonne santé pour pouvoir tenir une arme». «Tout ou presque tout est fermé ici aujourd’hui» a renchéri Komon Dioma. Un rapide tour aux urgences nous a permis de constater la réalité de leurs dires. «Je suis venue trouver une seule personne qui s’est occupée de ma sœur» nous a confié une accompagnante trouvée sur les lieux et qui dit s’inquiéter pour sa patiente et pour les autres. Pour elle, la réaction des agents de la santé est tout à fait compréhensible. «Que l’Etat se penche vraiment et de façon sérieuse sur leur plateforme revendicative pour leur permettre de travailler sereinement» Rencontrée sur les lieux, la vieille Minata Go nous a déclaré ceci : «Je suis venue pour prendre des prescriptions pour mes médicaments mais celui qui s’en occupe n’est pas là». Inutile d’essayer d’arracher des mots de la part de Judéon Dakissaga, l’unique Infirmier Diplômé d’Etat qui se démenait au service des urgences, visiblement débordé. Au niveau du Bloc de la Médicine-Hospitalisation, nous avons rencontré le Dr Abdoul Aziz Ouédraogo qui nous a affirmé être là pour assurer le service minimum avec son collègue le Dr Zoungrana. De là, nous mettons le cap sur le lieu du piquet de grève. C’est une ambiance bon enfant qui y règne. A notre arrivée sur les lieux à 10h50mn, nous sommes interpellés en ces termes : «Votre journal, Le Pays a présenté les faits d’une manière qui laisse penser que nous sommes contre les malades» nous a lancé Harouna Wili, le Secrétaire Général Provincial du SYNTSHA-Kossi en nous montrant la Une du Pays N5234 du Mercredi 14 Novembre 2012. «Nous ne sommes pas contre les malades. Au contraire, nous nous battons pour tout le monde car si nos conditions de vie et de travail sont améliorées, cela se ressentira sur notre travail et c’est au bénéfice des malades» a-t-il ajouté. Pour le SG Wili, la grève est très bien fondée du moment où toute la Kossi ne possède qu’une seule ambulance, à savoir l’ambulance de Djibasso. Il ya aussi la question des indemnités de logement et de risques. «Au niveau local, il ya un problème avec notre MCD, le Dr Bruce Wilfried Bicaba qui outrepasse ses prérogatives en prenant des décisions de réquisition, pouvoir dont il ne dispose pas». A la question de savoir s’il est satisfait du taux de suivi de la grève, Mr Wili nous a répondu ceci : «Il faut plutôt relativiser. Nous sommes satisfaits que les agents soient sortis nombreux pour respecter le mot d’ordre de leur structure syndicale. Mais je suis tout de même chagriné car ce sont nos malades qui en pâtissent. Le responsable, c’est bien sûr l’Etat» a-t-il répondu avant d’ajouter que le mot d’ordre a été suivi à 98% sinon plus à Nouna et dans toute la Province de la Kossi. Au moment où nous quittions le piquet de grève à 11h15mn, ce sont des agents bien déterminés à aller jusqu’au bout de la lutte que nous avons laissés. Vivement qu’une solution soit vite trouvée pour décanter cette mésentente entre le SYNTSHA et l’Etat Burkinabè. Et ce sont les malades qui s’en porteront mieux.
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