Le Persévérant

La crise déclenchée par le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad dans le Nord du Mali est entrain de s'internationaliser à travers ses effets collatéraux.En effet, en raison de la vindicte populaire qui s'abat sur la communauté touarègue, celle-ci cherche à se mettre à l'abri comme elle le peut.C'est ainsi que laissant tout derrière eux, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux...bref tous ceux qui peuvent se déplacer se sont mis à la recherche d'endroits plus sûrs et tranquilles. Si jusque-là c'étaient les Provinces du Soum et de l'Oudalan, dans le Sahel burkinabè qui étaient touchées par cet afflux massif des réfugiés maliens, depuis le 03 Février 2012, la situation a complètement changée. Et pour cause, la Province de la Kossi qui est située beaucoup plus loin des terrains de belligérance entre les membres du MNLA et les soldats loyalistes de l'armée malienne, mais qui partage tout de même 150km de frontière avec la République soeur du Mali, a commencé à accueillir,à son tour, des réfugiés maliens, tous de l'ethnie touarègue. En effet, la première vague était composée seulement de deux hommes de tenu qui avaient fui la ville malienne de San située à 180km environ de Nouna, le chef-lieu de la province de la Kossi. Ces deux réfugiés demandaient à être conduits à Ouagadougou, la capitale burkinabè. A peine leur réquête satisfaite que le Haut-commissairiat de la province de la Kossi a été informé cette fois-ci par le Préfet du Département de Barani, commune rurale située plus au Nord de Nouna, de l'arrivée, le 05 Février 2012, de 50 personnes issues de 20 ménages, toutes de l'ethnie touarègue et dans un dénument total. C'est pour essayer de trouver des solutions à cette situation d'extrême urgence que le Haut-commissaire de la province a convoqué le Mardi 07 Février 2012, une rencontre urgente du Comité Provincial des Secours d'Urgence et de Réhabilitation(COPROSUR) et qui a regroupé des Directeurs et Chefs de Services, des leaders d'opinion, des hommes des médias...afin de voir comment faire face à cette situation. Il faut retenir que le Haut-commissaire n'a pas manqué de faire ressortir le manque des moyens de ce comité. Mais que faire? Pour le moment, ce sont le Maire et le Chef de Canton de Barani aidés des populations locales qui viennent tant bien que mal en aide aux déplacés. Néanmoins, le Haut-commissaire a transmis toutes les informations sur la situation à sa hiérarchie à laquelle il a demandé du matériel de survie pour soulager un tant soit peu les réfugiés. A long terme, ils seront déplacés sur un site beaucoup plus approprié et qui reste à determiner. Dans l'immédiat,le Haut-commissaire a rendu une visite aux réfugiés afin de leur apporter son soutien moral,et ce, en attendant la réaction des autorités de Ouagadougou. Mais au délà de tous ces actes, le plus souhaitable est une issue heureuse à la crise irrédentiste malienne ,et ce,pour la quiétude de toute la sous-région.