Forte poussée de l'incivisme au Burkina Faso.
FORTE POUSSÉE INCIVISME AU BURKINA FASO.
«Les Burkinabé ne sont pas mûrs pour la démocratie à l’occidentale» dixit Christian Koula. Dans le cadre de ses activités orientées générales vers le monde scolaire, le Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC) de Nouna, a organisé une conférence publique intitulée : «Incivisme : origines, causes, conséquences et ébauches de solutions». C’était ce samedi 30 novembre 2013 dans la Salle d’Animation dudit centre qui a refusé du monde. C’est devant un public sorti massivement que Hama Hamidou Dicko, l’Animateur Principal du Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC) de Nouna a pris la parole pour situer l’événement du jour. «Le CELPAC, comme toujours, œuvre inlassablement pour apporter sa pierre à l’édification nationale, et ce, à travers la lecture, la culture et l’animation culturelle. Je vous remercie pour avoir répondu à cet appel, même si à profondément analyser, c’est vous les premiers bénéficiaires car tout ce que le CELPAC fait dans son domaine d’activité, il le fait gratuitement. Je vous invite à être attentives et attentifs pour tirer bénéfice de ce qui sera dit» s’est-il adressé à l’assistance. Après avoir décliné le thème de la conférence, il a passé la parole à Christian Koula qui, avant tout propos, a tenu à remercier Mr Dicko pour la confiance placée en lui pour l’animation d’un tel thème qui interpelle tout le monde. Après avoir défini l’incivisme, le conférencier, Christian Koula, Professeur de Français au Lycée Provincial de Nouna et vice-président du MBDHP-Kossi, a distingué quatre types d’incivismes à savoir l’incivisme politique, l’incivisme fiscal, l’incivisme social et celui environnemental. Pour chaque type, Christian Koula a trouvé des arguments et des exemples pour se faire comprendre par l’assistance accrochée à ses lèvres. Comme causes, le conférencier Koula pointe du doigt l’analphabétisme et l’ignorance des populations; le manque de préparation à la vie démocratique car «les burkinabé ne sont pas mûrs pour une démocratie à l’occidentale» a-t-il martelé. Poursuivant l’énumération des causes, il notera entre autres, l’absence d’éducation à la citoyenneté sur les valeurs morales; la non participation des partis politiques à l’éducation citoyenne; l’absence ou le manque de l’autorité de l’Etat; le manque de confiance des populations aux institutions et aux élus et last but not the least, la persistance de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques. Et les conséquences sont là, palpables dira le conférencier. Face à cette situation générale et généralisée que faire alors? Pour Christian Koula, il n’ y a pas de panachée miracle. «La lutte est dévoyée. Les gens s’attaquent aux conséquences et non aux causes. C’est pourquoi l’incivisme continue toujours» a-t-il martelé. Pour enrayer «ce phénomène pernicieux» selon les termes de Mr Koula, il faudra «sensibiliser les gens, encore et toujours, sur les droits. Quand ils sauront leurs droits, ils exécuteront leurs devoirs» a affirmé le conférencier. Toutefois, a-t-il reconnu, il ne suffit pas seulement de sensibiliser, mais il faut aussi s’attaquer réellement aux causes identifiées de l’incivisme, dans toutes leurs facettes. Le conférencier Koula a suggéré pour ce faire, la restauration de l’autorité de l’Etat; l’instauration d’une démocratie réelle; la garantie et le respect des libertés individuelles et collectives et l’arrêt de l’instrumentalisation de la jeunesse. «Il faut sensibiliser autrement que d’indexer. Il ne faut pas diaboliser la jeunesse» a asséné Christian Koula. Avant de laisser la parole à l’assistance pour des réactions, le conférencier a clos sa communication par une note d’espoir doublée d’une invite. «Gageons et espérons que l’incivisme prendra fin très rapidement dans notre pays. C’est vrai que la lutte est nécessaire, mais j’invite les jeunes à lutter pour leurs droits dans le droit car la violence ne résout pas tout et toujours» a conclu le conférencier Christian Koula, dans un tonnerre d’applaudissements. La phase des apports et des questions-réponses a été très animée par le nombre et la qualité des interventions. A cette conférence, en plus des élèves, il y’a les enseignants du primaire et ceux du secondaire des établissements de la Province de la Kossi. Satisfait par la grande mobilisation et l’intérêt suscité par cette conférence auprès du public, l’Animateur Principal du Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC) de Nouna, Hama Hamidou Dicko a remercié les participants et leur a demandé de rester à l’écoute des initiatives que le CELPAC de Nouna développe à leurs égards. Débutée à 15 h 15 minutes, cette conférence a pris fin à 17 h 30 minutes.
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