La fête du 1er Mai 2013 à Nouna
FÊTE DU TRAVAIL DANS LA KOSSI.
La police fustigée pour non-respect de l’hymne national.
Placée sous le signe de l’unité syndicale, la 127ème journée internationale du travail a été célébrée par les travailleurs du Burkina Faso. A l’instar de leurs collègues des autres villes, les travailleuses et travailleurs de la capitale de la Kossi n’ont pas dérogé à la règle et ont battu le pavé. L’évènement particulier de cette matinée de marche a été sans nul doute l’interpellation adressée à l’endroit des éléments du commissaire Karim Blaise Zangré dont certains ont refusé de se mettre débout lorsque les marcheurs ont entonné l’hymne national devant le commissariat de police de Nouna.
Une fois de plus les travailleuses et travailleurs de la province de la Kossi ont battu les pavés. En effet, regroupés sous le comité de coordination des actions syndicales qui regroupe la F-SYNTER, le SYNATEB, le SNEAB, le SNESS et le SYNTSHA, les travailleuses et travailleurs convaincus de la Kossi n’ont pas marchandé leur participation à la marche organisée à leur honneur. Sans être signataire de la lettre des doléances à travers leur syndicat, les agents de l’Action Sociale de Nouna étaient néanmoins présents lors de la marche. Partis à 08h45 du point de ralliement situé en face du Collège Charles Lwanga de Nouna, les marcheurs ont arpenté la principale artère de la ville de Nouna avant de rallier le Haut-commissariat de ladite ville. Harangués par Ousmane Kagambéga du SYNATEB, Christian Koula de la F-SYNTER et autres, les marcheurs reprenaient des slogans du genre «pour la hausse des salaires, mobilisons-nous !!!» ; «pour la baisse des prix des produits de première nécessité, mobilisons-nous !!!» ou encore «la république des criminels et des crapules, ça suffit !!!» ; «la justice aux ordres, ça suffit !!!» Sous la houlette d’Abdoulaye Barry surnommé «le camarade suprême», les marcheurs ont marqué un arrêt face au commissariat de police de Nouna pour entonner l’hymne national, le Ditanyè. Le fait marquant à ce niveau a été le refus des agents de police de se lever pour saluer le drapeau lorsque la foule chantait le Ditanyè. Si certains des agents présents se sont mis debout, d’autres par contre vaquaient à leurs occupations, téléphonaient ou sont carrément restés assis pendant l’exécution de l’hymne national. Cet état des faits a outré les marcheurs qui le leur ont fait savoir avant de continuer la marche. Il était 09h15mns lorsque les marcheurs atteignaient le Haut-commissariat de Nouna où les attendait N. Antoine Ouédraogo, le Haut-commissaire accompagné de Madame Mariame Fofana, le maire de la commune urbaine de Nouna, du Directeur provincial de la police nationale de la Kossi, le commissaire Karim Blaise Zangré, du Commandant de la compagnie de Gendarmerie nationale de Nouna, de Yaya Sanou, le secrétaire général de la province de la Kossi et d’Abdou Zouré, le préfet du département de Nouna. «Cela nous indigne de voir des agents des forces de l’ordre commis à notre protection de fouler aux pieds le respect des couleurs nationales qui nous sont si chères. S’il n’ya pas de responsables pour le leur dire, nous nous chargerons de nous déporter à la police pour le faire». C’est par ces termes qu’Abdoulaye Barry «le camarade suprême» a introduit son adresse aux autorités nationales à travers les autorités locales. En fait d’adresse, c’est un chapelet de doléances qui a été remis au Haut-commissaire Ouédraogo. En effet, au-delà de la plateforme nationale des syndicats, les travailleurs de la Kossi ont sollicité un siège syndical, la prise en charge des factures d’eau et d’électricité des écoles primaires, plus de sincérité et de transparence dans la gestion des affectations pour nécessité de service et la dotation du CMA en nouveau groupe électrogène. Et c’est là une liste non exhaustive. Les travailleurs ont aussi exigé l’arrêt de la perception de la somme de 50 FCFA sur chaque bulletin de paie retiré. Last but not the least, les travailleurs de la Kossi ont formulé le vœu d’une rencontre à brève échéance pour l’étude de leurs différentes doléances. Cette dernière doléance a illico presto rencontré une réponse favorable. En fait, prenant la parole, le Haut-commissaire Ouédraogo a tout d’abord tenu à saluer «toutes celles et tous ceux qui se battent pour l’avancée de cette province et partant de l’émergence du Burkina Faso. Je salue votre courage et votre abnégation au travail de tous les jours et cette marche sous ce soleil ardent car le but ultime, c’est l’avancée de cette province». Poursuivant son adresse aux marcheurs, le Haut-commissaire leur dira qu’il s’engage avec ses services techniques à mettre en place un comité technique qui étudiera toutes les doléances. «Les doléances qui sont de notre ressort trouveront satisfaction. Les autres seront transmises à qui de droit » a-t-il lancé aux travailleuse et travailleurs de la Kossi accrochés à ses lèvres. Après la remise officielle de la lettre des doléances, les marcheurs ont sollicité la permission du Haut-commissaire pour occuper son esplanade. Chose accordée. Et c’est là que s’est terminée cette matinée du 1er Mai à Nouna. Abdoulaye Barry, «le camarade suprême», secrétaire général de la section provinciale de la F-SYNTER et par ailleurs secrétaire général du comité de coordination des actions syndicales de la Kossi a mis à profit ce meeting improvisé pour vivement féliciter le SYNTSHA pour «sa lutte héroïque qui s’est terminée par une victoire éclatante sur le pouvoir capitaliste et oppresseur du capitaine Blaise Compaoré». Il a aussi revisité l’historique de cette fête du 1er mai et invité les travailleuses et travailleurs de la province de la Kossi à rester mobilisés pour la défense de leurs intérêts moraux et matériels.
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