Le Persévérant

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Le Colonel-Major Aly Paré à Nouna

MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE ET DES ANCIENS COMBATTANTS. Le Colonel-major Aly Paré rencontre les anciens combattants et anciens militaires de Nouna. La cour des anciens combattants de Nouna, comme elle est couramment appelée, a connu une effervescence particulière ce mercredi 08 mai 2013. Et pour cause, une délégation du ministère de la défense nationale et des anciens combattants rencontrait la section provinciale de la Kossi, de l’association unique des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins de guerre du Burkina Faso. C’est une section provinciale fortement mobilisée que l’équipe conduite par le Colonel-major Aly Paré a rencontrée. Dès 8h, la cour des anciens combattants de Nouna grouillait du monde. Des anciens combattants aux anciens militaires en passant par les veuves et orphelins, personne ne voulait se faire raconter l’évènement. Installés sous une bâche dressée à cet effet, les concernés devisaient avec tout de même des visages assez graves. Toutes et tous entendaient mettre à profit cette occasion pour poser les questions qui les taraudent depuis des lustres. Du lot, Jean De La Croix Traoré, originaire du village de Yévédougou, localité située à une trentaine de kilomètres de Nouna. «Mon père, Kanan Vincent Traoré, a fait l’armée française et de son vivant, il touchait une pension trimestrielle. Mais depuis son décès le 7 août 2009, mise à part la somme de 65.000 francs CFA qui a été remise à sa veuve, nous n’avons plus rien reçu encore. C’est pourquoi nous sommes là ce matin pour exposer notre situation» nous a-t-il lancé, mi-serein, mi-furieux. En attendant l’arrivée de la délégation, la cheville ouvrière de cette rencontre de Nouna, le Caporal à la retraite, Mamadou Sidibé était au four et au moulin. Installer les arrivants par-ci, répondre à quelques questions par-là, telles étaient entre autres, ses occupations. Il était 10h45mns, lorsque le délégué aux anciens combattants et anciens militaires, le Colonel-major Aly Paré fit son entrée sous la tente où l’attendaient les anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins de guerre de Nouna. Prenant la parole, le Caporal à la retraite, Mamadou Sidibé a, au nom de Philippe Traoré, son président empêché, salué et souhaité la bienvenue à la délégation. Accompagné de l’Adjudant-chef major à la retraite, Régis Tiendrébéogo, de l’Adjudant-chef Jean-Pierre Kagambéga et du Sergent-chef, Ousmane Lamizana, le Colonel-major Paré a tenu tout d’abord à s’excuser pour le retard constaté avant l’arrivée de son équipe. Cela est imputable non seulement au fait qu’ils se sont trompés de tronçon une première fois, mais aussi aux travaux qui se mènent actuellement sur la route entre Dédougou et Nouna. Après cette excuse et cette mise au point, la rencontre pouvait commencer. «Ceci est une rencontre de prise de contact. Nous n’avons pas apporté du matériel ou de l’argent pour vous. Nous sommes venus pour vous apporter un appui moral dans le cadre du suivi des militaires retraités. Je vous transmets aussi les salutations et les encouragements de Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, le Président du Faso, Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants. Nous savons que vous êtes tous des personnes âgées, c’est pourquoi Son Excellence Monsieur le Président vous accorde une attention toute particulière». Ce sont là, les termes introductifs du Colonel-major Aly Paré. Poursuivant son propos, il a fait savoir que l’association des anciens combattants, créée depuis 1946, est l’une des plus anciennes associations au Burkina Faso. Il a fait savoir que le délégué aux anciens combattants qu’il est, souhaite voir tous les militaires retraités adhérer à cette structure, toute chose qui permettrait à son ministère d’avoir une idée assez claire sur les effectifs des anciens combattants et autres anciens militaires. «Organisez-vous pour nous permettre de mieux vous soutenir dans vos entreprises collectives. Nous souhaitons aussi que vous ayez une bonne collaboration avec les autorités locales car vous avez un rôle très important à jouer dans la paix sociale», leur a-t-il dit. Abordant le volet qui semblait le plus attendu de tous, le Colonel-major Paré dira à ses interlocuteurs que la décristallisation des pensions de l’armée française est une réalité depuis 2011. «Donc hâtez-vous dans la constitution de vos dossiers car l’échéance sera atteinte en fin Décembre 2013» leur a-t-il lancé. Prenant la parole, le trésorier de l’association unique des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins de guerre du Burkina Faso, l’Adjudant-chef major à la retraite, Régis Tiendrébéogo a transmis le message du président national de son association. «Le président vous félicite pour vos différentes participations aux activités du 11 Décembre. Il est content de votre dynamisme et reste à votre écoute. Il me charge de vous dire de renouveler rapidement votre bureau, si ce n’est pas encore fait» s’est-il exprimé. Quant à l’Adjudant-chef Jean-Pierre Kagambéga, il s’est beaucoup appesanti sur les différents dossiers à constituer et quand, où et comment les constituer. On sentait que les anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins de guerre de Nouna avaient beaucoup sur le cœur. En effet, au moment de poser les questions, les doigts levés équivalaient presque au nombre des présences. Chacun voulait s’exprimer; chacune voulait s’expliquer. Les quelques rares chanceux qui ont pu se faire lister ont soulevé des questions des pensions qui ne leur sont plus reversées. C’est le cas de Fanta Traoré, la veuve du grand frère du Colonel Saye Zerbo. «La pension de mon mari ne nous est plus reversée alors que mon mari a fait 7 dans l’armée française » s’est-elle exprimée. «La pension a surement été suspendue», lui a-t-on répondu. D’autres intervenants tels Abdoulaye Traoré, ont soulevés des problèmes de reconversions des militaires retraités. «Depuis que la première vague en a bénéficié, ils n’ont plus rien dit encore» s’est-il entendu répondre. A partir de 12h00mns, la rencontre se mua littéralement en une cacophonie. Plus rien ne s’entendait, tout le monde parlait à la fois. C’est certainement ce qui a conduit le colonel-major Aly Paré à remercier les participants pour leur forte mobilisation, mettant du même coup, un terme à cette rencontre à 12h45mns. Beaucoup sont restés sur leur faim. Au nombre de ceux-ci, Zakaria Konaté, 14 ans de l’armée française, et qui avec sa classe 47, a successivement séjourné une fois au Mali, deux fois au Sénégal, deux fois au Maroc, deux fois en Algérie, deux fois en Indochine, une fois en Côte d’Ivoire, 3 ans en Mauritanie avant d’être libéré en 1952. «Personnellement, je n’ai pas trop de problèmes, mais le sérieux problème qui me taraude l’esprit, c’est la revalorisation de ma pension» a-t-il conclu. En tout cas à l’étape de Nouna, beaucoup avaient beaucoup à dire, mais ils étaient peu ceux ou celles qui ont pu s’exprimer. Vivement que le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants multiplie ce genre de rencontre pour éviter la cristallisation des passions et l’accumulation des problèmes.


17/05/2013
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