Le mot d'ordre de la F-SYNTER et du SNESS dans la Province de la Kossi
MOT D’ORDRE DE GREVE DE LA F-SYNTER ET DU SNESS.
Le mouvement a été largement suivi à Nouna.
Pour la satisfaction de leur plateforme revendicative dont certains des points datent de l’année 2011, la F-SYNTER et le SNESS ont lancé un mot d’ordre de grève de 24 heures ce vendredi 10 mai 2013 et ce, sur toute l’étendue du territoire national. Pour nous imprégner de l’état du suivi de ce mot d’ordre de grève à Nouna, nous avons fait un tour au Lycée Provincial de Nouna, le plus grand établissement secondaire de la province de la Kossi. Voici notre constat.
Sur la route qui nous menait au Lycée Provincial de Nouna, nous avons rencontré des élèves qui regagnaient leur domicile. A notre arrivée au Lycée, était 7h35mns. Des élèves à perte de vue dans la cour de l’établissement. «Pourquoi êtes-vous hors des classes à cette heure-ci» avons-nous voulu savoir auprès d’un groupe d’élèves. Après quelques hésitations, Frank Kam de la classe de 2nde A4 se décide à nous parler. «Nous avons une heure creuse ce matin mais je ne sais pas pourquoi toutes les autres classes ne font pas cours» s’est-il exprimé. Pour Désiré Dao, le délégué général des élèves et élève en classe de 1ère A4, si les élèves ne sont pas en classe ce matin, cela est certainement dû au fait qu’on s’achemine vers la fin de l’année. «Sinon, je n’ai aucune information sur une quelconque cause» a-t-il conclu. Donc les élèves ne savent même pas pourquoi ils ne sont pas en classe. Pour Issiaka Zerbo, professeur de français au Lycée Provincial de Nouna, «comme c’était une grève des professeurs, nous n’avons pas informé les élèves. Mais le délégué général des élèves, Désiré Dao, lui il ne peut pas dire qu’il n‘est pas informé car je lui en ai personnellement parlé» nous a-t-il précisé. «De toutes les façons, informés ou pas, s’ils viennent ce matin, ils sauront qu’il n’ya pas cours» a conclu Mr Zerbo. Et c’est sur ces entrefaites qu’est arrivé, à 7h50mns, Abdoulaye Barry surnommé «le camarade suprême», responsable provincial de la F-SYNTER et par ailleurs secrétaire général du comité de coordination des actions syndicales de la province de la Kossi. Au moment où nous nous apprêtions à lui poser nos questions, arrivèrent deux gendarmes en tenue civiles et qui disent être là aussi pour avoir des informations sur le mouvement de ce matin. C’est comme si Abdoulaye Barry, «le camarade suprême» s’attendait à cela. C’est d’un trait qu’il nous a listé l’essentiel des griefs de son syndicat vis-à-vis de l’Etat. Il s’agit entre autres de l’octroi des indemnités de logement car le logement constitue le prolongement du bureau de l’enseignant a-t-il précisé avant de continuer. Toujours évoquant les points de divergence avec l’Etat, Mr Barry a parlé du reclassement des conseillers pédagogiques du supérieur en P7 ; de l’octroi des indemnités spécifiques au personnel ATOS et last but not the least, «le camarade suprême» a soulevé la question épineuse des effectifs pléthoriques des classes. «On devrait avoir 70 élèves par classe au premier cycle et 60 élèves par classe au second cycle. Mais que constate-t-on actuellement? Allez-y voir, vous verrez des classes qui contiennent plus de 100 élèves au second cycle. Il est temps que ce régime cesse de louvoyer et nous prendre au sérieux» a-t-il lancé, un brin furieux. Quand l’un des gendarmes lui a montré un bâtiment de trois classes en état de finition avant de lui demander s’il ne trouvait pas que leur mouvement était exagéré, le sang d’Abdoulaye Barry «le camarade suprême» n’a fait qu’un tour. C’est avec peine qu’il s’est contenu pour rétorquer que «quand les infirmiers, suite au limogeage abusif de leur collègue sont allés en grève, le gouvernement était obligé de réagir car toutes les morts qu’il ya eu lui sont imputables. Ces classes que vous me montrez, l’Etat ne sait même pas comment elles ont été construites. C’est grâce à un généreux bienfaiteur, en la personne du frère Emmanuel Duprez, à travers son association Nord-Sud que ces classes ont vu le jour. Nous avons d’ailleurs été très indulgents envers l’Etat car toute l’année durant, nous n’avons observé aucun mouvement de grève. Même cette présente grève ne durera que le temps d’une journée. Donc ce régime vacillant a eu tout le temps de satisfaire nos doléances qui ne sont tout de même pas une mer à boire» a-t-il précisé avant de rejoindre ses camarades professeurs qui l’attendaient pour désigner et apprêter le meilleur endroit qui abritera leur piquet de grève au sein du Lycée Provincial de Nouna. Aux alentours de 8h15mns lorsque nous quittions les lieux, beaucoup d’élèves regagnaient leur domicile tandis que les professeurs, sous la conduite d’Abdoulaye Barry, «le camarade suprême», rejoignaient le piquet, qui finalement a été implanté devant le bureau du proviseur du Lycée Provincial de Nouna.
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