Que se passe-t-il à la Pharmacie AZENBY de Nouna?
PHARMACIE AZENBY DE NOUNA.
Manque réel ou supposé des produits?
A son ouverture le lundi 11 juillet 2011, la population de Nouna, en accueillant à bras ouverts la pharmacie AZENBY, se convainquait de son soulagement quant à la disponibilité et à l’accessibilité des produits pharmaceutiques. Mais deux ans après, le torchon brûle et des incompréhensions se sont installées. La population dénonce les ruptures, le manque ou l’inaccessibilité de certains produits pharmaceutiques, surtout les produits de grande consommation. Que se passe-t-il donc à la pharmacie AZENBY de Nouna? C’est ce que nous avons voulu savoir en nous y rendant ce vendredi 19 juillet 2013. Voici notre constat après avoir rencontré les responsables de la structure incriminée.
«On ne comprend pas la pharmacie AZENBY. Les ruptures de stocks sont très fréquentes» se plaignait un groupe de patients. «Ils n’ont pas de produits et ceux dont ils disposent sont hors de la portée de nos bourses alors qu’ils ont fait fermer le dépôt privé qui nous ravitaillait en génériques» a renchérit un accompagnant. «Ils vendent la plaquette de Quinine à 700 FCFA au lieu de 400 FCFA. Leur Diclofénac coûte 500 FCFA contre les 50 FCFA que nous connaissions. D’autre part, des produits comme la Maloxine manquent fréquemment» a ajouté un autre. Cette poussée de mécontentements se passait le jeudi 18 juillet 2013. Mais déjà le mardi 14 mai 2013, d’autres clients se plaignaient. Un d’entre eux disait ceci : «Je suis allé pour acheter du Rhinathiol et on m’a proposé un autre produit comme quoi le Rhinathiol était en rupture. En plus de cela, il ya fréquemment des ruptures des produits couramment demandés. Et quand ils sont là, ces produits coûtent plus cher que d’habitude». Ce sont là, entre autres, les griefs qui ont été portés contre la pharmacie AZENBY de Nouna. C’est donc pour avoir le cœur net que nous avons décidé de rencontrer les responsables de cette structure. Il était 9h30 minutes lorsque nous arrivions à la pharmacie. Pour plus de précisions, c’est une pharmacie cofondée et cogérée par deux Docteurs pharmaciens, en l’occurrence le Dr Bienvenu L. Tinguéri et le Dr Adolph Sermé. C’est le premier nommé qui nous a accueillis. «Nous sommes là, non pas en tant que justicier, ce qui n’est pas de notre ressort, mais tout simplement pour comprendre la situation dont la population ne cesse de se plaindre» avons-nous introduit après nous être présentés. «Veuillez patienter pour que j’appelle mon collègue» nous-t-il répondu. Au bout de 15 minutes d’attente, le Dr Sermé est là, puisque c’est lui qui était absent. «Effectivement nous avons eu vent de ces complaintes» a reconnu ce dernier avant d’ajouter que «tout cela est basé sur l’incompréhension des populations et l’absence de collaboration exemplaire entre les prescripteurs des produits sur les ordonnances et nous». Et c’est parti pour des explications détaillées où les deux Docteurs se retiraient la parole pour se compléter ou se confirmer. Tout d’abord sur la question du coût. Des explications données, on retiendra que la pharmacie AZENBY est une officine privée qui fait face à des charges mais au-delà de cet aspect, «nous n’avons pas les mêmes fournisseurs que les dépôts des CMA qui sont ravitaillés par la CAMEG» a précisé le Dr Sermé. En sus, les deux Docteurs nous feront comprendre que leur structure met prioritairement à la disposition des populations, des médicaments appelés «spécialités» tout en venant en appui au dépôt du CMA en termes de produits génériques. Pour ce qui concerne les produits de substitution qui sont souvent proposés aux patients, le Dr Sermé est on n’est plus clair en déclarant que «ce problème n’en est pas un. C’est plutôt un problème entre nous et les prescripteurs des ordonnances». Quant au Dr Tinguéri, il ajoutera que «nous sommes des professionnels des médicaments et nous ne sommes pas à confondre à des vendeurs des médicaments. De sa conception à son utilisation, le pharmacien est impliqué dans le cycle et le circuit du médicament. La preuve est qu’aucun fabriquant de produits pharmaceutiques ne met ses produits sur le marché du médicament sans la notice qui demande de se conformer aux prescriptions du médecin ou aux avis d’un pharmacien». Pour les ruptures ou manques, les deux Docteurs feront savoir qu’on ne parle de rupture ou de manque d’un produit que quand la molécule à l’origine de son principe actif manque sous toutes ses formes. «Les populations se fient aux appellations des produits alors que nous, nous regardons sa molécule et son dosage» a laissé entendre le Dr Sermé. Pour étayer leurs propos, les deux pharmaciens nous ont montré toute une gamme de produits aux appellations, aux emballages et aux couleurs différentes et divergentes mais qui contiennent la même molécule. Il ya même des produits qui ne sont plus fabriqués sous les anciennes appellations connues du grand public ont-ils affirmé. En définitive, «nous ne créons pas une pénurie des produits ou nous ne les vendons pas plus cher que leur prix exact» ont appuyé les deux pharmaciens. D’ailleurs cela n’est pas possible car il ya des contrôles fréquents effectués par des structures habilitées pour ce faire, nous ont fait comprendre les deux pharmaciens. «C’est pour plutôt accroitre la disponibilité des produits pharmaceutiques aux populations locales que nous avons ouvert cette officine et depuis ce jeudi 18 jeudi 2013, nous avons ajouté un laboratoire d’analyses médicales pour permettre à la population d’avoir le nécessaire médicale sur place» se sont défendus les deux pharmaciens associés. Pour terminer, les Docteurs Tinguéri et Sermé ont déploré l’absence de collaboration exemplaire entre eux et les prescripteurs des ordonnances. «Nous sommes des professionnels de la santé et en tant que tels, nous sommes à la disposition des patients comme doit l’être tout professionnel de santé, qu’il soit du privé ou du public» ont dit les deux Docteurs avant de lancé un appel aux populations «pour qu’elles nous approchent et mieux comprendre les aspects qui leur échappent car avant tout nous sommes là pour elles». Après 1h15 minutes d’entretien, Dr Sermé et Dr Tinguéri nous ont fait visité leur structure qui, à leurs dires est passée de 1500 articles médicaux au début à 200 articles médicaux actuellement, mais toujours en mouvement. Ils n’ont pas manqué de remercier le journal Le Pays pour cette initiative avant de lâcher que «c’est notre journal préféré» tout en nous montrant toute une pile de journaux déjà lus et le numéro du jeudi 18 juillet 2013 qui était sur le bureau. Après donc le magasin et les rayons de la pharmacie, et ce pour être complète, cette visite improvisée s’est terminée par le laboratoire d’analyses médicales. En tout cas ce que nous avons pu retenir après cette visite, c’est qu’elle nous a permis personnellement de comprendre un tant soit peu cette situation qui faisait des gorges chaudes et était grosse de menaces. Peut-être que cet article permettra d’apporter plus de compréhensions afin d’apaiser les uns et les autres.
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